SANTE

CHIFFRE 76,8 millions, c’est le nombre de cartes SIM en service, en France, au 30 septembre 2019.

Yves Le Dréan biologiste à l’Institut de recherche en santé, environnement et travail (IRSET) à Rennes

Olivier Merckel Chef de l’unité d’évaluation des risques liés aux agents physiques à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES)

« L’effet cancérogène de ces ondes n’a pas pu être clairement établi »

« Les enfants doivent faire l’objet d’une attention particulière » « Les enfants peuvent être davantage exposés aux ondes électromagnétiques des mobiles que les adultes, en raison de leur petite taille. En effet, ces ondes pénètrent dans le corps sur plusieurs centimètres. Du fait de la morphologie de la tête des enfants, elles pourraient atteindre des zones du cerveau plus profondes que chez l’adulte. Bien que, pour l’heure, aucun effet sur la santé ne soit avéré, des études montrent que l’exposition aux ondes pourrait modifier les performances cognitives des enfants : placer un téléphone portable près de leur tête pendant qu’ils effectuent un test peut affecter leur temps de réponse et leur capacité de mémorisation. En outre, les enfants naissent aujourd’hui dans une société numérique et ont accès très tôt aux téléphones mobiles. En raison des incertitudes autour des effets à long terme des ondes sur la santé, nous estimons qu’il paraît raisonnable de limiter l’usage des téléphones portables jusqu’au début de l’adolescence. »

 « Aujourd’hui, nous sommes certains que les ondes émises par les téléphones portables n’ont pas un effet toxique immédiat sur l’organisme. En effet, nous aurions constaté des signaux d’alerte depuis plusieurs années déjà. Mais des doutes persistent sur les effets à long terme, notamment sur le cerveau. Si certaines études pointent un surrisque de développer un cancer du cerveau pour les gros utilisateurs de téléphone, la confirmation de l’effet cancérogène de ces ondes n’a pas pu être établie. À en croire l’hypothèse principale, la toxicité des ondes serait liée au stress oxydant capable d’endommager l’ADN. Toutefois, mes expérimentations en laboratoire montrent que ce stress oxydant est très faible, et il n’excède pas la capacité des cellules à se réparer. Notre organisme est armé pour se défendre contre cette agression. Les ondes agissent-elles par un autre mécanisme ? Des équipes de recherche travaillent sur le sujet, mais rien n’a été mis en évidence. »

LE TEMPS PASSÉ CHAQUE JOUR AU TÉLÉPHONE DIFFÈRE SELON L’ÂGE s

EXPOSITION AUX ONDES : L’AFFICHAGE DU DAS EST OBLIGATOIRE Le DAS, ou débit d’absorption spécifique, quantifie le niveau d’exposition maximal aux ondes électromagnétiques. s

Cette mesure s’exprime en Watt par kilogramme (W/kg).

ÂGES

7 %

28

24

13

28

15 - 17 18 - 24 25 - 34 35 - 49 50 - 64 + de 65

10

24

29

15

22

LE “DAS TÊTE” C’est l’usage direct du téléphone à l’oreille, en conversation vocale. Il ne doit pas dépasser 2 W/kg. LE “DAS TRONC” Le téléphone est dans une poche de veste ou dans un sac distant de 5 mm maximum. Il ne doit pas dépasser 2 W/kg. LE “DAS CORPS” Le téléphone est dans une poche de pantalon. Il ne doit pas dépasser 4 W/kg.

24

34

23

7 12

44

30

14 6 6

61

26

8 14

81

16 3

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Part (en pourcentage) des personnes interrogées

Moins d’1heure Entre 1 et 2heures Entre 2 et 3heures Entre 3 et 4heures Plus de 4 heures

B. HOLSNYDER - ALEX EGOROV / SHUTTERSTOCK

Source : Agence nationale des fréquences, 2019.

Source : Statista, sondage mené en 2017.

17 SANTÉ MAGAZINE I févRiER 2020

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