SANTE MAGAZINE
Les activités qui la stimulent Comme pour nos muscles, chouchouter notre proprioception repose sur une routine axée sur l’activité physique. Parmi les habitudes faciles à mettre en place au quotidien, le psychomotricien conseille la marche et ses variantes qui travaillent l’adaptation du corps à la dureté du sol. Quelques exemples ? « Marcher sur du sable, dans l’eau ou sur un pont qui bouge est un bon exercice. » La marche nordique et d’autres disciplines corporelles, comme la danse, le tai-chi, le qi gong, le yoga ou encore la gym zen, sollicitent aussi la proprioception. « Plus le mouvement est lent, plus on travaille l’équilibre », observe Pierre Dalarun. À la maison aussi, on peut s’amuser avec notre équilibre à l’aide de certains accessoires comme un ballon souple et un coussin.
Garder l’équilibre La proprioception, c’est aussi « l’art de jouer en permanence avec la pesanteur pour trouver son juste équilibre, dit Pierre Dalarun. Les capteurs sensoriels sont en effet stimulés parce que le corps est soumis au champ de pesanteur. » L’équilibre est un état fragile qui décline naturellement avec l’âge, mais ce n’est pas une fatalité. « Tout dépend du degré de stimulation que l’on met en place pour le préserver, tempère le pyschomotricien. Le travailler souvent aide à retarder le vieillissement du système proprioceptif. Tester son équilibre quotidiennement, avec trois exercices par jour par exemple, l’entretient et peut même l’améliorer. »
Ce qui la perturbe Sans une bonne proprioception, notre boussole s’affole, et nous perdons littéralement pied. Parmi les causes de ce dérèglement, Pierre Dalarun cite en exemple l’absence de pesanteur pour les astronautes. « Un long séjour dans l’espace peut brouiller les informations des propriocepteurs. » Plus courantes, des pathologies neurodégénératives, comme la maladie de Parkinson
ou d’Alzheimer, peuvent nuire précocement à notre proprioception.
LE SAVIEZ-VOUS ? Les droitiers ont plus d’équilibre sur la jambe gauche. « Pour des raisons fonctionnelles, on a une dominance latérale de l’œil, de la main et du pied, explique Pierre Dalarun. Pour les pieds, on parle d’un pied directeur, plus habile : c’est celui qui dirige la marche, qui attaque un escalier en premier, qui shoote dans un ballon. Pendant que le pied directeur fait son travail, il faut un pied de soutien, plus stable, qui maintient le corps en équilibre. Chez le droitier, le pied directeur est le droit tandis que le pied de soutien est le gauche. Et inversement pour le gaucher. » Dès lors, que les droitiers ne soient pas surpris d’avoir un meilleur équilibre sur le pied gauche !
MARIA BOBROVA / ISTOCK
71 SANTÉ MAGAZINE I juin 2020
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