SANTE MAGAZINE

Le féminin qui fait du bien

JUIN 2020 N°534 2,90€

Cahier nutrition 22 PAGES

N°534 - JUIN 2020 2,90 € santemagazine.fr Le féminin qui fait du bien

Les questions que l’on se pose encore CORONAVIRUS

Comment gérer ses compulsions sucrées et salées ? Perdre des kilos

Les nouvelles techniques ANTISTRESS pour retrouver la sérénité

Gare aux idées reçues ! CHOLESTÉROL

% Les nouveaux traitements % Les soins adaptés à sa peau SOIN DE SA PEAU PRENDRE À TOUT ÂGE psoriasis, urticaire… Taches, eczéma

Arrêter de fumer grâce à l’hypnose

Quoi manger pour avoir un cerveau performant ?

ABLATION DE LA THYROÏDE Ça change quoi après ?

Les solutions naturelles et sans risque CONSTIPATION

TEST PETITS BOBOS SAVEZ-VOUS BIEN RÉAGIR ?

3’:HIKPQG=ZUW^U^:?k@p@d@e@a"; M 05665 - 534 - F: 2,90 E - RD

FRANCEMETRO :2,90€-AND :3,50€-AUT :4,00€ -BEL :2,90€-CAN :5,50$CAD-D :3,70€-DOM/S :3,20€-DOM/A :5,00€-ESP :3,50€-GR :3,90€-ITA :3,30€-LUX :2,90€-MAR :38,00MAD-NCAL/S :600CFP-POL/S :700CFP-PORCont :3,50€-SUI :6,00CHF- TUN :7,40TND

Maman , auteure et animatrice

« Ne comptez plus vos r ides . Racontez vot re his toi re . »

NOUVEAU

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2020 juIn

Soumis au confinement à cause du coronavirus, le temps nous paraît suspendu. Les soignants, eux, n’ont pas de répit. Médecins, infirmiers, aides-soignants, ambulanciers sont en première ligne. On témoigne humblement notre gratitude à tous ces professionnels de santé, aux personnes qui travaillent dans les Ehpad, dans des centres qui hébergent les personnes handicapées... On dit aussi merci à toutes les personnes exposées au public, qui restent mobilisées, à toutes celles qui continuent de travailler afin d’assurer le minimum vital pour les Français : les employés des supermarchés et de l’agroalimentaire, les agriculteurs, les artisans de l’alimentation, les aides à domicile, les éboueurs, les pompiers, les routiers, les postiers, les livreurs, les policiers, les gendarmes... Sans elles, ce quotidien extraordinaire serait impossible. Le déconfinement est, bien sûr, dans tous les esprits. Quand ? Comment ? Combien de temps ? À l’heure où j’écris ces lignes, il n’y a pas de consensus scientifique quant à la durée de l’épidémie. Le gouvernement planche donc sur différents scénarios, un déconfinement par étapes, différencié selon les régions, les tranches d’âge ou l’état de santé, ou encore selon les activités. En tout cas, progressif. Ce qui est sûr, c’est que l’on ne va pas pouvoir subitement reprendre d’assaut les parcs, baguenauder dans des marchés bondés, s’agglutiner sur la plage... On devra continuer à respecter les gestes barrières, réprimer nos envies de nous serrer dans les bras, d’embrasser les proches que l’on n’a pas vus depuis longtemps. Le virus sera toujours là, et selon certains scientifiques, pour de longs mois encore, sauf élimination globale, peu probable avant l’arrivée d’un vaccin. Les premiers essais ont commencé... L’ ÉDITO Avant, on pouvait s’embrasser et se serrer dans les bras

STANISLAS LIBAN POUR SANTÉ MAGAZINE

Aline Perraudin Directrice de la rédaction

Kristiane Vey / Twinkle Images

Le fémininqui faitdubien

JUIN2020 N°534 2,90€

Cahier nutrition 22PAGES

N°534 - JUIN 2020 2,90€ santemagazine.fr Le fémininqui faitdubien

Lesquestions que l’onse poseencore CORONAVIRUS

Comment gérerses compulsions sucréeset salées? Perdre deskilos

Lesnouvelles techniques ANTISTRESS pourretrouver lasérénité

Gareaux idées reçues ! CHOLESTÉROL

% Lesnouveaux traitements % Lessoinsadaptésàsapeau SOIN DE SA PEAU PRENDRE À TOUT ÂGE psoriasis,urticaire… Taches,eczéma

Arrêterde fumer grâceà l’hypnose

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3 SANTÉ MAGAZINE I juin 2020

juIn 2020

SOMMAIRE 26

1 6 LE COMITÉ SCIENTIFIQUE de Santé magazine 10 nEWS 10 Coronavirus : les questions que l’on se pose encore 16 Les infos du mois 20 5 choses à savoir sur la téléconsultation 22 ÇA VA MIEUX EN LE DISANT Intelligence artificielle : fera-t-elle mieux que le médecin ? 24 C’EST MON HISTOIRE Pr Frédéric Adnet : « On peut clairement parler de médecine de guerre »

DOSSIER La peau est une grande sensible qui a besoin de toute notre attention pour résister aux agressions extérieures.

26 SAnTÉ 26 DOSSIER SANTÉ

Prendre soin de sa peau à tout âge. Les nouveaux traitements, l e s soins adaptés

38 LE CHOIX DES LECTRICES Fibromyalgie, les nouveautés en recherche 40 DANS MA PHARMACIE

24 Le Pr Frédéric Adnet fait partie de ceux qui sont en première ligne contre le coronavirus. Il témoigne. Merci à

nos soignants

Constipation : les solutions naturelles et sans risque

44 CONSEIL

10 idées reçues sur le cholestérol 48 BON À SAVOIR Ablation de la thyroïde : ça change quoi après ? 50 CONSO Jambes lourdes : si on essayait un masseur électrique ? 52 PRATIQUE Tendinite au talon : les bons exercices d’auto-rééducation 54 SEXUALITÉ Y a-t-il une retraite pour la sexualité ? 58 TEST Petits bobos : savez-vous bien réagir ? 62 MISE AU POINT Info ou infox : une prise de sang pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer

Normal

Cholestérol

44 Le cholestérol est-il toujours dangereux pour la santé ? Réponses des spécialistes.

Abonnez-vous à Santé magazine www.boutique.santemagazine.fr ou écrivez à Uni-médias Santé magazine BP 40211 - 41103 Vendôme Cedex

64 MÉDECInES DOuCES 64 ALTERNATIVE L’hypnose pour arrêter de fumer

P. THOMPSON / GALLERY STOCK / PHOTOSENSO – OLANDO / STOCK-ADOBE.COM – TERESA SUAREZ / REA

4 SANTÉ MAGAZINE I juin 2020

78

Les protections solaires à glisser dans sa valise pour bronzer en toute sécurité.

66 TECHNO Le “gun massage” pour dénouer les tensions musculaires 68 PHYTO L’huile de coco contre les mycoses 70 FORME 70 BON À SAVOIR À quoi sert la proprioception ? 74 SHOPPING Les bons appareils pour muscler ses abdos 76 QuESTIOnS & RÉPOnSES 78 BEAuTÉ 78 DOSSIER Protégée sous le soleil 88 ESTHÉTIQUE Des seins plus gros sans prothèse 91 TENDANCE Vernis éthiques 92 nuTRITIOn 92 DOSSIER 115 ÉQUILIBRE Le plein de zinc 116 BIEn-ÊTRE 116 TÊTE-À-TÊTE Sarah Stern : « J’ai envie de rôles de plus en plus complexes » 118 FEEL GOOD Les clefs pour maintenir l’harmonie du couple 122 PERSO Consultation express Je ne peux pas m’empêcher de mentir ! 124 COACHING Les nouvelles techniques antistress pour retrouver la sérénité 128 JEUX Les plantes aromatiques 131 FICHES RECETTES Spécial régime méditerranéen À quoi sert le nerf vague ? Randonnée : comment s’adapter à l’altitude ? Quelle alimentation pour un cerveau performant ? 98 CONSO Les autres pains 102 MINCEUR Grignotages, craquages... Comment gérer ses pulsions sucrées et salées ? 110 TENDANCE Un apéro sain avec les dips

92 Les aliments à privilégier pour booster son cerveau.

102 Pour ne plus grignoter, apprendre à identifier les contextes qui poussent à craquer.

124 Les meilleures techniques antistress pour s’adapter à toutes les situations.

AUGUST – D. MALAN, IMAGE SOURCE / GETTYIMAGES (2) – S. RAUSSER / TRUNK ARCHIVE / PHOTOSENSO Une partie de ce numéro comprend : pour les abonnés et le kiosque : un encart Fiches cuisine de 4 pages non foliotées, entre les pages 130 et 135. Pour les abonnés : une lettre de bienvenue, une lettre de confirmation d’abonnement, une lettre de réabonnement, et une lettre nouvelle formule à Santé magazine .

5 SANTÉ MAGAZINE I juin 2020

Fondateur : André Giovanni.

Il a pour vocation de garantir la qualité et la validité scientifique des informations du magazine. COMITÉ SCIENTIFIQUE

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Une publication du groupe

Président: Bertrand Corbeau. Directrice générale : Nicole Derrien. Assistante de direction : Marine Lalire.

Pour toutes questions à propos de votre abonnement, contactez-nous en précisant vos coordonnées : PAR EMAIL : service.clients@uni-medias.com PAR TÉLÉPHONE :

De 8h30 à 17h30, du lundi au vendredi (appel non surtaxé) PAR COURRIER: BP 40211 41103 Vendôme Cedex POUR VOUS ABONNER www.boutique.santemagazine.fr

RÉDACTION Directrice de la rédaction: Aline Perraudin. Directrice artistique: Isabelle Eveillard. Rédactrice en chef adjointe : Nathalie Courret. Secrétaires généraux de la rédaction : Yannick Bodic, Agnès Lerbré. Chefs de rubrique: Véronique Bertrand, Sylvie Dellus. Chef de studio: Delphine Stein. Rédactrices photo: Florence Charpentier, Julie Garcia. Rédactrice: Pascale Guyader. DÉVELOPPEMENT Jean-Michel Maillet. RÉSEAU COMMERCIAL Jean-Luc Samani. RÉGIE PUBLICITAIRE 22, rue Letellier, 75739 Paris Cedex 15. Tél.standard: 01 43 23 45 72. Directrice de publicité: Anne Jannot, anne.jannot@uni-medias.com Responsables commerciales exécution : Leila Iddouadi, leila.iddouadi@uni-medias.com Sandy Dumontier, sandy.dumontier@uni-medias.com AUDIOVISUEL / COMMUNICATION Farid Adou. VENTE AU NUMÉRO Xavier Costes. MARKETING NUMÉRIQUE Perrine Albrieux. Développement technique : Mustapha Omar. Insight data : Alain Languille. MARKETING CLIENT Carole Perraut. Relation clients: Delphine Lerochereuil. RESSOURCES HUMAINES Christelle Yung. FINANCES Nadine Chachuat. Comptabilité : Nacer Aït Mokhtar. ADMINISTRATION / ACHATS Jean-Luc Bourgeas. Fabrication : Emmanuelle Duchateau. Supply chain: Patricia Morvan. Informatique et moyens généraux: Nicolas Pigeaud et Damien Thizy. Abonnements pour la Belgique: EDIGROUP Belgique Sprl. Tél.: 070/233 304 - Fax: 070/233 414 abobelgique@edigroup.org / www.edigroup.be Abonnements pour la Suisse: EDIGROUP SA. Tél.: 022/860 84 01 - Fax: 022/348 44 82. abonne@edigroup.ch / www.edigroup.ch ÉDITEUR UNI-MEDIAS S.A.S. Directrice de la publication : Nicole Derrien. Siège social: 22, rue Letellier, 75739 Paris Cedex 15. Tél. : 01 43 23 45 72. I.C.S. FR38ZZZ104183. Actionnaire: Crédit Agricole S.A. Imprimerie: AGIR GRAPHIC, BP 52 207, 53022 Laval Cedex 9, www.agir-graphic.fr Origine du papier : Italie. Taux de fibres recyclées :0%. Certification : 100 % PEFC. Impact sur l’eau : P tot 0,018 kg/T. Photogravure: Key Graphic. N° ISSN : 0397-0329 Commission paritaire : n° 0722 K 82004. Dépôt légal : avril 2020. Distribution: Presstalis. Copyright © 2020. Santé Magazine/Guérir. Les manuscrits, insérés ou non, ne sont pas rendus. Toute reproduction est interdite.

Dr Réginald Allouche Médecin diabétologue et ingénieur biomédical

Dr François Baumann Médecin généraliste, fondateur de la Société de formation

Pr Brigitte Dréno Dermatologue, directrice de recherche en thérapie génique, CHU de Nantes

Dr Marc Espié Oncologue médical, spécialiste du sein à l’hôpital Saint- Louis, Paris

thérapeutique du généraliste

Pr Philippe Gain Ophtalmologiste chirurgien-chercheur,

Pr Philippe Jeammet Psychiatre et psychanalyste

Pr Francisca Joly Gomez Gastro-entérologue et professeur en nutrition au CHU Beaujon de Clichy- La Garenne, Inserm, université Paris VII Denis Diderot

Dr Sylvain Mimoun Gynécologue, sexologue, directeur du Centre d’andrologie de l’hôpital Cochin, Paris

université Jean- Monnet, chef de service au CHU de Saint-Étienne

Pr Claire Mounier-Vehier Chef de service de médecine vasculaire, CHRU de Lille, présidente honoraire de la Fédération française de cardiologie

Pr Alain Pavie Chirurgien cardiovasculaire à l’hôpital de la Pitié- Salpêtrière, Paris

Pr Wendy Suzuki Professeur de neurosciences et de psychologie

Georges Vigarello Directeur de

recherche à l’École des hautes études en sciences sociales

au Centre des neurosciences de l’université de New York

VOISIN/PHANIE-S.LIBAN-F.CHAREL (2)-C.BOULZE-PALLUAU/LEEMAGE-FABRICEGUYOT-FLORENCELEVILLAIN/SIGNATURES-WWW.MATTSIMPKINSPHOTOGRAPHY.COM-DR

6 SANTÉ MAGAZINE I juin 2020

SANTÉ MAGAZ INE & VICHY OPÉRATION SPÉCIALE

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Ce soin signature d’exception agit comme un booster de régénération cellulaire pour retrouver une belle peau à tout âge. Fruit de l’héritage du Dr Nadia Payot, sa formulation de pointe privilégie une sélection d’actifs rares et purs, choisis également pour leur sourcing responsable.

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Sa formule unique renferme deux actifs purs et précieux, issus de la nature : les cellules souches végétales de Saponaria des Alpes, et des micro-particules d’or pur 24 carats pour un effet glow incomparable.

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Manque de fermeté, rides installées, panne d’éclat… Sous l’effet de l’exposome, le visage finit par marquer et par faire grise mine. Avec leur formule ultra courte et leur format rupturiste, les ampoules anti-âge Liftactiv Peptide-c de Vichy sont les alliées d’une peau jeune plus longtemps. Pour combler les rides, restaurer la tonicité et illuminer le teint, elles se composent d’une sélection de 10 actifs ultra- concentrés : 10 % de vitamine C pure pour relancer l’éclat, des bio-peptides anti-âge pour agir sur la perte de collagène, de l’acide hyaluronique d’origine naturelle pour hydrater et repulper. On y trouve aussi de l’eau volcanique de Vichy qui renforce et fortifie la barrière cutanée. Pas de conservateur, ni de parfum: sa formule hypoallergénique convient à tous les types de peau ! Pour préserver les actifs et la Vitamine C instable, les Laboratoires Vichy ont fait le choix d’un packaging innovant. Matin et soir, ces ampoules unidoses hermétiques délivrent la juste dose de soin : une ampoule par jour suffit sous sa crème quotidienne. L’efficacité optimale est garantie: immédiatement, la peau est hydratée et raffermie (1) . Après 10 jours d’utilisation, elle est plus lisse et plus lumineuse (1) . Au bout de 30 jours, les rides sont comblées et la peau est régénérée (1) . Idéal pour surbooster l’efficacité de votre routine beauté !

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CORONAVIRUS Les questions que l’on se pose encore

Nos experts

À l’heure où nous écrivons cet article, nous avons déjà passé plus de trois semaines confinés. Le confinement est prolongé de quinzaine en quinzaine, bouleversant notre quotidien, notre travail, notre vie. Il soulève encore de nombreuses interrogations. Nous y répondons par mots-clés.

Pr Yves Buisson médecin biologiste, président de la cellule de veille scientifique de l’Académie nationale de médecine

ORIANE DIOUX, AVEC NATHALIE COURRET

pour le Sras-CoV-2. S’ils semblent moins touchés, les pays de l’hémisphère sud, qui sortent tout juste de l’été, ne sont en effet pas épargnés. Et le MERS (Syndrome respiratoire du Moyen-Orient), causé par un autre coronavirus, circule dans des pays chauds. « On peut cependant espérer que, cumulée à l’immunité de groupe acquise par une partie de la population, aux mesures de confinement, et à l’extension du dépistage, l’élévation des températures contribuera à réduire la propagation du Sras- CoV-2 », estime le Pr Christine Rouzioux, virologue. DEUXIÈME VAGUE L’épidémie peut-elle de nouveau rebondir ? En théorie oui. Avec la levée du confinement, une nouvelle hausse du nombre d’infections

CLIMAT

...Nos experts

Le coronavirus peut-il disparaître avec les beaux jours ? « Il est trop tôt pour le dire, répond le Pr Olivier Schwartz, virologue. Ce que l’on sait, c’est que les virus respiratoires, et notamment certains coronavirus, sont dits “saisonniers”. Avec la montée des températures, l’épidémie qu’ils provoquent s’arrête ou diminue fortement. » Plusieurs raisons expliquent ce phénomène. Avec la chaleur, la survie des particules virales diminue, l’appareil respiratoire est moins sensible à leurs attaques, et les individus ont moins tendance à se réunir dans des espaces clos, limitant ainsi la propagation du virus. Mais rien ne permet d’être certain qu’il en sera de même

Pr Patrice Debré professeur d’immunologie à Sorbonne Université,

Pr Philippe Sansonetti titulaire de la

membre de l’Académie nationale de médecine

chaire Microbio- logie et maladies infectieuses, Collège de France

Pr Christine Rouzioux professeur émérite de virologie à l’université Paris-

Pr Olivier Schwartz responsable de l’unité Virus et Immunité à l’Institut Pasteur, Paris

Descartes, membre de l’Académie nationale de médecine

NINELUTSK, KIRA_YAN, VECTOR_V / STOCK.ADOBE.COM (3) - F. ROUZIOUX - COLLEGE-DE-FRANCE.FR

10 SANTÉ MAGAZINE I juin 2020

1 milliard de masques au moins ont été commandés par l’État pour le personnel médical et tous ceux dont l'utilisation d'un masque est primordiale dans l'exercice de leur fonction. Dans une lettre ouverte adressée à Olivier Véran, ministre de la Santé, quatre personnalités françaises, dont le Pr Catherine Hill, épidémiologiste, ont demandé au gouvernement de généraliser le port de masques pour la population.

infectées ou suspectées de l’être, semble être « la réponse la plus puissante, basée sur des preuves, pour gagner la bataille contre le Covid-19 sans détruire l’économie et la vie sociale. » IMMUNITÉ Quand est-on protégé et pour combien de temps ? « Le début de la réponse immunitaire se met en place une à deux semaines après le début de l’infection », dit le Pr Debré. L’organisme produit des anticorps capables de bloquer la multiplication du virus « qui sont détectables dans le sang dès 14 jours, mais surtout 21 jours après le début des signes cliniques, précise le Pr Rouzioux. Ces anticorps persistent au moins plusieurs mois. » Cela devrait garantir une immunité de groupe qui permettrait de ralentir la circulation du virus. Les épidémiologistes estiment que cette immunité collective pourrait éteindre l’épidémie quand 50 à 70 % de la population a été infectée.

GÉOLOCALISATION Cette stratégie est-elle efficace ? Certains pays (Chine, Corée du sud, Pologne...) géolocalisent, via leur smartphone, les personnes porteuses du Sras-CoV-2 pour vérifier qu’elles restent confinées, ou pour avertir ceux qui ont été en contact avec elles. Les autorités françaises regardent de près cette stratégie qui pose la question du respect du secret médical et des libertés individuelles. Selon le Pr Antoine Flahaut, épidémiologiste, directeur de l’Institut de santé globale à la faculté de médecine de l’université de Genève, ce traçage, associé aux tests diagnostiques de masse et au confinement des personnes

peut survenir. Car en sortant de chez elles, des personnes qui ne présentent pas de symptômes, mais qui sont porteuses du virus, peuvent infecter de nouvelles personnes. Même chose pour celles qui reviennent de pays où l’épidémie frappe encore, qu’elles présentent ou non des symptômes. Hong Kong et Singapour, deux régions où l’épidémie est maîtrisée, enregistrent d’ailleurs de nouveaux cas chez des ressortissants revenus de l’étranger. Et s’il est sensible au climat, une résurgence du virus cet hiver n’est pas à exclure. « D’où l’importance de disposer de suffisamment de tests pour détecter rapidement ces nouveaux cas et les confiner afin de limiter le risque de voir le virus se propager à nouveau, une fois le confinement levé », dit le Pr Patrice Debré, immunologiste.

NINELUTSK, EGEFOX.COM, TILIALUCIDA / STOCK.ADOBE.COM (3)

11 SANTÉ MAGAZINE I juin 2020

CORONAVIRUS Les questions que l’on se pose encore

SORTIE Quelles stratégies pour sortir du confinement ? On s’oriente vers une sortie progressive et contrôlée du confinement en fonction du niveau de protection de la population (les personnes infectées sont ensuite immunisées contre le virus), par région et tranche d’âge. Deux types de tests ( lire ci-contre ) permettront de savoir qui est infecté et qui est protégé. Cela aidera à confiner seulement les personnes contagieuses et celles à risque qui n’ont pas eu le Covid-19 (personnes âgées notamment), et de déconfiner les autres ainsi que les régions les plus immunisées, ayant passé le pic de l’épidémie. « Pendant plusieurs mois, il faudra sans doute oublier les rassemblements quels qu’ils soient car le risque persistera à des degrés divers jusqu’à l’obtention du vaccin », dit le Pr Philippe Sansonetti, microbiologiste.

MUTATION

Si le virus mute, cela change quoi ?

Pour se multiplier, un virus doit répliquer son matériel génétique. Lors de ce processus, des “erreurs” de copie se produisent, entraînant des mutations. Le plus souvent, celles-ci sont sans conséquence. Mais elles peuvent cependant accroître ou diminuer la contagiosité et l’agressivité du virus. « Quatre sous-groupes du virus, présentant chacun des mutations différentes, circulent actuellement, note le Pr Schwartz. Mais ces mutations ne semblent pas modifier ses propriétés. » Ce virus semble en effet plus stable que celui de la grippe saisonnière, ce qui permettrait d’avoir un vaccin efficace à plus long terme.

MORTALITÉ Pourquoi tant de diffé- rences entre les pays ? À l’heure où nous écrivons ces lignes, et selon les chiffres déclarés, le virus tue 0,5 % des personnes diagnostiquées Covid-19 en Allemagne, 1,5 % en Corée du Sud, 5,7 % des patients souffrant de formes graves en France et 10,1 % en Italie. « Ces chiffres ne peuvent pas être comparés cat tous les pays n'ont pas les mêmes critères pour faire les tests diagnostiques, ni la même définition des cas graves ! », prévient le Pr Rouzioux. Ces écarts reflètent, en grande partie, des stratégies de dépistage différentes. L’Allemagne et la Corée du Sud ont procédé à un dépistage massif de leur population, alors que la France et l’Italie, par manque de tests, ont recentré leur utilisation aux personnes les plus sévèrement atteintes. Le virus entraînant, dans la majorité des cas, des symptômes mineurs, voire aucun symptôme, tester une large part de la population fait mécaniquement chuter la proportion de personnes qui décèdent de l’infection.

NINELUTSK, MUTLIK / STOCK.ADOBE.COM (2) – A. MEUNIER / CONTRIBUTEUR / GETTYIMAGES

12 SANTÉ MAGAZINE I juin 2020

Conservez la distanciation sociale et les gestes barrières : rester à une distance d’au moins un mètre les uns des autres, se laver régulièrement les mains, éternuer ou tousser dans son coude... reste essentiel après le confinement. Ces gestes simples nous protègent du coronavirus, mais aussi de tous les microbes contagieux. APRÈS LE CONFINEMENT, LES RÈGLES À RESPECTER

TESTS À qui proposer des tests et lesquels ?

Pour savoir qui est infecté, le test diagnostique par prélèvement nasal dit PCR. Pendant le confinement, la France en a réalisé 70 000 à 560 000 par semaine. Pour le Pr Sansonetti, « il faut tester la population pour détecter ceux qui transmettent le virus et les confiner. Tout le monde doit s’y mettre ! Les laboratoires de biologie humaine et vétérinaire, les laboratoires de recherche peuvent être reconvertis pour faire ces tests diagnostiques. »

TRAITEMENTS Quelles sont les pistes sérieuses ?

des cellules en laboratoire) l’entrée du virus dans la cellule et limite sa multiplication. S’appuyant sur ce résultat et la possibilité que l’hydroxychloroquine diminue le risque de multiplication du virus dans l’organisme, l’équipe du Pr Didier Raoult l’a utilisée à Marseille pour soigner, dès le diagnostic posé, des patients hospitalisés dans l’institut qu’il antibiotique, l’azithromycine, afin de limiter les risques de surinfections bactériennes. Mais ce choix thérapeutique n'était pas encore être validé. « J’espère de tout cœur que ce médicament soit efficace, mais les études cliniques dont on dispose pour l’instant ne convainquent aucun méthodologiste ni français ni dirige (IHU Méditerranée Infection). Il y associe un

Les traitements envisagés sont en premier lieu des antiviraux qui ont montré leur efficacité contre les virus Ebola, VIH, Sras-CoV, MERS-Cov. Ils sont actuellement testés dans le cadre de l’essai européen Discovery, portant sur 3 200 patients dont 800 Français. « Il s’agit d’empêcher le virus de pénétrer dans les cellules, de s’y répliquer et d’en sortir pour infecter d’autres cellules », explique le Pr Yves Buisson, président de la cellule de veille scientifique de l’Académie de médecine. L'hydroxychloroquine (Plaquénil) est une molécule de synthèse dérivée de la chloroquine anti- paludisme. Utilisée dans le traitement de maladies auto- immunes (lupus et polyarthrite rhumatoïde), elle est également évaluée. Elle bloque in vitro (sur

Pour savoir qui est protégé, le test sérologique par prise de sang, de façon ciblée. Il permet de repérer ceux qui ont développé des anticorps spécifiques du Sras-Cov-2 et sont immunisés. « Il me semble intéressant de rechercher la présence d’anticorps chez ceux qui ont eu des signes cliniques d’infection, notamment de la fièvre, durant les dernières semaines », dit le Pr Rouzioux.

I. HARSIN / SIPA - SUTTHINON602 / STOCK.ADOBE.COM - 2020 A. COSER/UNIVERSITY OF TRENTO / GETTYIMAGES

13 SANTÉ MAGAZINE I juin 2020

CORONAVIRUS Les questions que l’on se pose encore

VACCIN On peut l’espérer pour quand ?

Entre 1 an à 18mois. De 20 à 40 projets de candidats vaccins sont recensés dans le monde. « À l’Institut Pasteur, on travaille à l’élaboration d’un vaccin à partir de celui de la rougeole auquel on ajoute des composés de la partie externe du Sras-CoV-2, explique le Pr Schwartz. Cette stratégie avait déjà été adoptée lors de l’épidémie de Sras en 2003, ce qui nous permet d’avancer plus vite. » Aux États-Unis, la compagnie Johnson & Johnson veut aussi aller vite : grâce à un partenariat avec le ministère de la Santé américain, elle commencera des essais cliniques au plus tard en septembre prochain avec un vaccin-candidat qui combine le virus du rhume inactivé (incapable de se multiplier), à des fragments du coronavirus actuel. Elle espère pouvoir proposer un vaccin dès janvier 2021.

et immédiatement. Dans un premier temps, il fallait donc le garder pour les formes les plus graves en espérant qu’il soit suffisamment efficace », répond le Pr Sansonetti. En parallèle, des équipes chinoises et américaines s’intéressent aux transfusions de plasma. L’idée : injecter aux patients les anticorps neutralisants de personnes convalescentes ou guéries. Cette stratégie a été testée aux États-Unis avec succès sur 5 patients dont l’état de santé était critique, mais ces résultats sont très préliminaires. Si ce traitement présente l’avantage de pouvoir être déployé rapidement, il reste une option temporaire, en attendant le vaccin, puisque les malades ne développent pas leurs propres défenses pour lutter contre le virus.

étranger, et c’est bien dommage de ne pas pouvoir conclure à son intérêt thérapeutique ou non », a réagi à l'époque le Pr Philippe Sansonetti. Le gouvernement a cependant autorisé son utilisation et l’hydroxychloroquine peut être prescrite dans d’autres hôpitaux, mais à un stade différent de la maladie et de façon très encadrée : après décision collégiale de l’équipe médicale, elle peut être donnée à des patients souffrant d’une pneumonie sévère, d’une pneumonie nécessitant une assistance respiratoire ou frappés par une défaillance d’organe. Pourquoi les autorités sanitaires ont-elles décidé de la réserver aux patients les plus sévèrement atteints ? « La limite est surtout venue de la disponibilité du médicament en grande quantité

NINELUTSK, RICKA_KINAMOTO / STOCK.ADOBE.COM (2) – WESTEND61 / GETTYIMAGES

14 SANTÉ MAGAZINE I juin 2020

DÉSERT MÉDICAL

Nous manquons de dermatos ! Le constat est alarmant : le nombre de maladies de la peau augmente alors que celui des dermatologues diminue.

capitale, avec un délai d’attente de 61 jours et 72 dermatologues, sur un total de 384, acceptant de nouveaux patients. C’est ce que révèle la carte interactive, avec une recherche par département ou par ville, réalisée par Doc Le Guide Sante sur : https:// www.le-guide-sante.org/ actualites/dermatologues/ carte_de_france

Aujourd’hui, il faut en moyenne 95 jours pour obtenir un rendez-vous chez ce spécialiste. Il est plus facile de se faire soigner dans les grandes métropoles que dans les campagnes : on compte moins de cinq dermatologues pour 100 000 habitants dans l’Ariège, la Creuse... La région parisienne s’en sort mieux, notamment la

Le délai moyen d’attente avant un rendez-vous pour un nouveau patient

Pas de rendez-vous Délai moyen supérieur à 100 jours Délai moyen compris entre 90 et 100 jours Délai moyen inférieur à 90 jours

À lire aussi notre dossier PRENDRE SOIN DE SA PEAU, p 26.

NUTRITION

Les graines de basilic, un nouveau super aliment Très utilisées en Inde ou à l’Île Maurice, les graines de basilic arrivent en France sous la marque Ecoidées. Leur composition ? Elles sont considérées comme fibres : 45 %, en protéines : 15 %, en acides gras oméga-3 : 10 %. Elles neutre, on en saupoudre une cuillerée à café sur sa salade (salée ou sucrée), dans sa soupe

apportent également des polyphénols, du calcium, du magnésium et du fer. Comment on les utilise ? C’est facile ! De goût assez

(même glacée), dans ses yaourts. On s’en sert aussi pour confectionner des cookies, des muffins...

un “super aliment” car elles sont très riches en

Ecoidées (5,30 € les 190 g)

WWW.LE-GUIDE-SANTE.ORG - VIKTORIIA, GAMJAI / STOCK.ADOBE.COM (2) – SDP

16 SANTÉ MAGAZINE I juin 2020

40% seulement des jeunes ayant eu plusieurs partenaires sexuels au cours des douze derniers mois utilisent systématiquement des préservatifs pour se protéger des IST (Infections sexuellement transmissibles). 11 % d’entre eux n’en utilisent jamais. Une situation préoccupante. Source : Enquête sur la santé des jeunes , SMENO (mutuelle étudiante), 2019.

DÉPISTAGE

Un sol est considéré comme pollué au-delà de 25 milligrammes d’arsenic par kilo de terre.

Pollution à l’arsenic : qui doit se faire tester ?

Les enfants et les femmes enceintes vivant près d’un site pollué à l’arsenic doivent être dépistés, selon les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) publiées le 9 mars dernier. On estime que 7 000 sites sont concernés en France (la liste sur basol.developpement-durable. gouv.fr) du fait d’activités comme le traitement de la vigne, du bois, le tannage des peaux, la production de verre ou encore l’extraction minière. L’intoxication à l’arsenic peut se manifester de multiples façons, les premiers signes étant cutanés (troubles de la pigmentation, carcinomes...). Les personnes les plus exposées sont les enfants La caféine booste notre capacité à résoudre des problèmes Avaler 200 mg de caféine, soit une tasse de café fort par jour, peut nous aider à trouver plus vite les bonnes réponses à un problème donné. C’est ce qu’ont observé des chercheurs de l’université de l’Arkansas auprès de 80 volontaires âgés de 18 à 35 ans soumis à des tests psychologiques et cognitifs. Leur étude a été publiée dans Consciousness and Cognition .

Cancer du col de l’utérus le stérilet au cuivre réduit le risque Une étude de l’université de Columbia, aux États-Unis, réalisée auprès de 10 000 femmes, montre qu’avec le stérilet au cuivre, le risque de développer un cancer du col de l’utérus est deux fois moins élevé. Cela pourrait être dû à une meilleure stimulation du système immunitaire. grossesse, et même chez les personnes qui se rongent les ongles, vivant à proximité d’un site pollué. Pour traiter une intoxication à l’arsenic , le seul moyen efficace est de réduire son exposition. Il est aussi conseillé de se laver régulièrement les mains, de faire la poussière avec un linge humide et d’ôter ses chaussures en rentrant chez soi.

qui portent à leur bouche des poussières et de la terre et les personnes qui consomment des végétaux cultivés localement ou qui boivent de l’eau pompée dans des puits (les réseaux d’eau potable étant contrôlés). La HAS recommande qu’une analyse d’urine soit pratiquée chez les enfants de 6 mois à 4 ans, chez les femmes enceintes et celles qui envisagent une

108 millions de femmes, dans le monde, portent un stérilet comme moyen de contraception.

OCTOFOCUS, HAKINMHAN / STOCK.ADOBE.COM (2) – D. TROOD / GETTYIMAGES – LALOCRACIO / ISTOCK

17 SANTÉ MAGAZINE I juin 2020

Faire rend plus heureux qu’acheter.

C’est le résultat d’une étude de chercheurs de l’université du Texas, à Austin. Sport, resto, théâtre... Ce bonheur s’appelle l’avantage expérientiel.

À LIRE absolument Une femme d’exception Pas étonnant que ce livre magnifique ait donné envie à Marjane Satrapi (réalisatrice de Persepolis ) de le porter à l’écran pour en faire un film. L’auteure s’est intéressée à la personnalité de Marie Curie et plus largement à l’histoire de l’atome pour livrer sa vision d’une période clé du XX e siècle. À la fois portrait d’une femme exceptionnelle – chercheuse, amoureuse et mère –, document et plongée

n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n n

PRÉVENTION

Des pollens plus allergisants

Le réchauffement climatique et la pollution atmosphérique ne facilitent pas la vie des allergiques ! Le dernier rapport des trois organismes* chargés de surveiller les pollens dans l’air ambiant nous le confirme.

Quelles en sont les causes ? Avec des hivers doux et de fortes précipitations au printemps, certains pollens apparaissent de manière plus intense et décalée dans le temps. De plus, la pollution liée au gaz carbonique augmente de 50 % à 200 % la production de pollens par les fleurs de graminées. L’année 2019 est assez représentative de cette tendance : les pollens de cyprès ont atteint des concentrations record, les premiers pollens de graminées ont explosé fin mai et l’ambroisie n’a sévi que fin septembre. Comment se protéger ? Pour les allergiques aux pollens, les recommandations ne changent pas : se rincer les cheveux le soir, aérer son logement avant le lever ou après le coucher du soleil, éviter de s’exposer à des substances irritantes (tabac, parfums...), ne pas

onirique, un roman graphique associant art, reportage et histoire culturelle. Radioactive, Lauren Redniss. Éd. Fleuve, 24,90 €.

faire sécher le linge à l’extérieur, fermer les fenêtres en voiture et privilégier la fin de journée pour les activités en plein air. * Association des pollinariums sentinelles de France, Réseau national de surveillance aérobiologique, Fédération des associations de surveillance de la qualité de l’air.

Cauchemars thérapie !

L’auteure passe en revue des dizaines de séries de Mad Men à Girls en passant par Downtown Abbey ou Games of Thrones , réunies dans des chapitres du genre “Vaincre la malédiction du célibat” ou “Sublimer la lose”. Elle s’adresse à leurs héros à travers une lettre personnelle. Car les personnages de ces séries vivent nos cauchemars puissance mille. Et c’est en cela qu’ils nous séduisent. Cette “série-thérapie” donne l’occasion de (re)découvrir des séries cultes.

LE CALENDRIER DES POLLENS

Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août septembre octobre Saison des arbres Noisetier Cyprès Aulne Charme Bouleau et frêne Platane Chêne Saison des graminées Saison des herbacées Armoise Plantain INFO + Coronavirus et pollens, ça change quoi ? Des recherches sont actuellement menées pour savoir si l’infection au coronavirus est plus grave chez des personnes allergiques aux pollens. Pour l’instant, cette hypothèse n’est pas écartée.

Ces héros qui ratent leur vie pour que tu réussisses la tienne, Marianne Levy. Éd. Pygmalion, 17 €.

BOHDAN, DOMNITSKY / STOCK.ADOBE.COM (2) - SDP

18 SANTÉ MAGAZINE I juin 2020

“Ma peau a trouvé l’âme sœur”

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Des soins hydratants 1 haute tolérance et certifiés bio en affinité parfaite avec ma peau. Gorgés d’eau thermale de Jonzac et d’acide hyaluronique d’origine naturelle, ils apportent une hydratation 1 24 H 2 , fortifient la peau et la protègent des agressions extérieures.

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L’épidémie de Covid-19 et le confinement ont imposé la télémédecine, au point que le ministère de la Santé a assoupli les règles d’accès à ces consultations à distance jusqu’au 31 mai 2020. Explications.

ANNE-LAURE LEBRUN

5 choses à savoir sur latéléconsultation

1 Qui peut-on consulter ? Depuis le 10 mars, les personnes pensant être infectées par le coronavirus ou ayant le Covid-19 peuvent consulter en visioconférence leur médecin traitant, ou un autre généraliste disponible. Il n’est plus obligatoire d’avoir déjà eu une consultation physique avec lui dans l’année écoulée. En revanche, les autorités conseillent de consulter un praticien exerçant près de son domicile afin d’assurer un suivi médical de qualité. Pour les motifs autres que le coronavirus, la téléconsultation doit être réalisée par le médecin traitant – si celui-ci pratique la téléconsultation – ou au spécialiste à qui elles ont été adressées. 2 Comment prendre rendez-vous ? La prise de rendez-vous se fait de la même manière que d’habitude. Vous pouvez contacter le secrétariat du médecin ou prendre rendez-vous via une plateforme en ligne. Dans ce cas,

4 Comment régler le médecin ? Est-ce remboursé ? Réalisée au cabinet ou à distance, le tarif de la consultation est le même. Le règlement peut se faire en ligne via une plateforme sécurisée, par virement bancaire ou par chèque. Le taux de remboursement est le même qu’une consultation classique, soit 70 %. Le reste est pris en charge par les complémentaires. Les patients en affection de longue durée bénéficient d’une prise en charge à 100 % par l’Assurance- maladie. Il en va de même pour les patients potentiellement atteints du Covid-19 durant l’épidémie, a indiqué le ministère de la Santé. 5 Et si j’ai besoin d’une ordonnance ou d’un arrêt de travail ? Le médecin peut mettre le document à disposition sur une plateforme sécurisée, ou l’envoyer par mail ou par voie postale. Il peut aussi vous proposer d’envoyer l’ordonnance à la pharmacie.

vous pourrez sélectionner “vidéo” ou “téléconsultation” comme c’est le cas sur Doctolib ou lemedecin.fr. Il est aussi possible de prendre rendez- vous sur un site ou une application de téléconsultation tels que Qare, Livi ou Mesdocteurs. Certaines complémentaires santé ont créé des partenariats avec des sites de téléconsultation, rapprochez-vous du service client de votre mutuelle pour connaître les modalités. 3 Comment ça se passe ? Pour téléconsulter, il faut avoir un appareil équipé d’une webcam et relié à internet (smartphone, ordinateur, tablette). En dernier recours, la consultation peut être réalisée par téléphone. En pratique, le médecin envoie un lien de connexion par SMS ou par mail sur lequel il faut cliquer à l’heure du rendez-vous, ce qui déclenche la visioconférence. Le ministère de la Santé indique par ailleurs qu’il est possible d’utiliser Skype, WhatsApp ou FaceTime.

MASKOT / GETTYIMAGES – VADIM / STOCK-ADOBE.COM

20 SANTÉ MAGAZINE I juin 2020

PUBLI-COMMUNIQUÉ

Wattwiller, l’eau minérale naturelle pure et responsable

Allier bien-être et protection de l’environnement, c’est la mission que s’est donnée Wattwiller. Connue pour l’extrême pureté de son eau minérale naturelle, on ne parle encore que trop peu des efforts qu’elle a engagé depuis 2010 dans la réduction de son empreinte carbone. Désormais, l’entreprise est fière d’annoncer que son activité est 100% neutre en carbone .

*Label des entreprises engagées pour l’humain, l’emploi et l’environnement. Controlé par un organisme indépendant. Cette entreprise alsacienne de taille humaine décroche en 2016 la labélisation PME+ * qui récompense son engagement sur le plan environnemental, humain et communautaire. LA PURETÉ SOURCE DE SÉRÉNITÉ L’adage « un esprit sain dans un corps sain » n’a jamais été aussi vrai. Pourtant, trouver des produits à la fois bons pour notre santé, respectueux de l’environnement et issus d’entreprises engagées dans une démarche responsable est un véritable défi. Faiblement minéralisée, zéro nitrate et pauvre en sodium, l’eau minérale naturelle de Wattwiller est le partenaire idéal pour une bonne hydratation. Ces qualités font d’elle une eau qui convient à tous les membres de la famille, même ceux qui demandent une attention toute particulière comme les nourrissons. Contrairement à l’eau du robinet, l’eau miné- rale naturelle n’est pas traitée chimiquement, ce qui permet à l’eau de Wattwiller de garder toutes les vertus que lui a offertes la nature. Véritable source de sérénité, Wattwiller œuvre aussi au quotidien pour préserver sa source et réduire son empreinte sur l’environnement. DES ACTIONS PHARES POUR MIEUX RESPECTER L’ENVIRONNEMENT

Reconnue en France, l’entreprise se posi- tionne parmi le top 10 européen des sociétés les plus durables ** . Consciente de l’importance de préserver les trésors que la nature nous offre, Wattwiller met en place des actions concrètes à chaque étape de son activité. Depuis 2010, l’entreprise fran- çaise s’applique notamment à réduire ses émissions de CO 2 . Grâce à sa politique en matière d’emballage, la réduction de sa consommation énergétique, ainsi qu’une optimisation des transports, la PME a réduit son empreinte carbone de 23% entre 2010 et 2017. Les bouteilles de Wattwiller sont 100% recyclables et les films qui les entourent sont issus à 100% de matière recyclée. Wattwiller recycle plus de 90 % des déchets de son site d’embou- teillage, qui fonctionne 100 % à l’électricité issue d’énergie verte.

Fidèle à son savoir-faire, elle s’est directement impliquée via son hydrogéologue dans le projet «Water access Rwanda ». «Depuis 2017, nous participons à la réhabilitation d’une quarantaine de puits ce qui a permis la distribution d’environ 570 millions de litres d’eau potable à plus de 250 000 Rwandais» Valérie Siegler, directrice générale. Ces actions de réhabilitation permettent d’éviter de faire bouillir l’eau en utilisant du charbon de bois, opération fortement émet- trice de CO 2 . Elles favorisent également le développement économique, sanitaire et social des populations locales. « La neutralité carbone est une étape dans notre parcours de développement durable. Nous poursuivons nos efforts notamment sur nos packagings, pour limiter toujours plus notre impact sur l’environnement. »

UNE EAU MINÉRALE NATURELLE NEUTRE EN ÉMISSION DE CO 2

Depuis sa création, Wattwiller a pour voca- tion de trouver un équilibre entre l’homme et la nature. Depuis de nombreuses années, l’entreprise est au cœur d’actions commu- nautaires en France mais pas seulement.

**European Business Awards 2014.

www.wattwiller.com

Ça va mIeux en le dIsant

L’intelligence artificielle (IA) est au cœur de la médecine du futur. Opérations assistées, diagnostics, suivi des patients à distance ou encore traitements personnalisés… Sur certaines tâches, ces intelligences peuvent rivaliser avec le médecin. Au point de pouvoir le remplacer ? La question est posée. Intelligence artificielle fera-t-elle mieux que le médecin ?

Jean-Louis Dessalles chercheur en Intelligence Artificielle et en Sciences cognitives, professeur à Télécom ParisTech

« C’est de l’apprentissage par cœur amélioré »

Les techniques actuelles ne peuvent pas rivaliser avec l’homme. Pour l’instant, la qualité de ces intelligences repose sur la classification. Je pense notamment au deep learning (l’apprentissage profond), autrement dit, de l’apprentissage par cœur amélioré. À partir de nombreux exemples, ces intelligences apprennent par cœur le plus de cas possible. En dermatologie, on a constaté que la machine pouvait rivaliser avec les meilleurs praticiens, notamment pour le diagnostic d’un mélanome. Si vous présentez une tache brune sur votre peau avec à côté un point rouge, votre praticien va dire : “Ceci est un grain de beauté sans importance. En revanche, la tache brune est plus embêtante”. Le programme, lui, ne s’occupera pas de la tache rouge. Là-dessus, les machines sont efficaces. En revanche, elles sont très mauvaises pour ce qui est de repérer les anomalies “imprévues”. Elles sont conçues pour voir les choses sur lesquelles elles ont été entraînées. Or, on attend d’un médecin qu’il voie les cas uniques.

PROPOS RECUEILLIS PAR ANA BOYRIE

COMMENT LES FRANÇAIS LA PERÇOIVENT s

13 % feraient confiance à l’IA s’ils avaient la certitude que leurs données personnelles sont en sécurité

87,5% ne s’estiment pas suffisamment

6,34 % jugent l’IA très fiable

informés sur l’intelligence artificielle et craignent ses impacts

VICTORMOUSSA /STOCK.ADOBE.COM– INFOGRAPHIEAGENCEROKOVOKOPOURSANTEMAGAZINE-2019M.DESNOUES /TELECOMPARIS

Source : Nuance Communications, 2019

22 SANTÉ MAGAZINE I juin 2020

PAS ENCORE CONVAINCUS Un quart des Français seulement est prêt à faire confiance à l’intelligence artificielle en santé si elle est utilisée pour aider les médecins. Source : enquête menée par Nuance Communications (leader des technologies conversationnelles) en 2019

Dr Loïc Étienne médecin urgentiste de terrain, créateur d’une intelligence artificielle médicale dès 1987

Pr Rodolphe Thiébaut professeur de santé publique et de biostatistique, université de Bordeaux, directeur d’un groupe de recherche consacré à la modélisation et à l’analyse de données

« Ces intelligences peuvent faire aussi bien » Ces intelligences peuvent faire aussi bien et parfois mieux que le médecin. Elles ont une quantité de mémoire hallucinante, une capacité à mettre en relation des choses auxquelles les médecins ne penseraient pas forcément et surtout, une capacité à aider les sciences fondamentales comme la recherche de nouveaux médicaments. Mais elles ne peuvent pas remplacer le médecin ! En fait, l’intelligence artificielle n’existe pas. Pourquoi ? Ce que l’on appelle “intelligence artificielle”, c’est de l’intelligence humaine augmentée. Selon moi, si la machine supplémente le médecin dans un certain nombre de tâches, ce dernier va pouvoir réinvestir dans l’empathie et la relation patient-médecin. Finalement, au lieu de déshumaniser, la machine va permettre de réhumaniser le métier. Tandis que la machine, elle, n’a pas conscience d’elle-même. Si vous lui dites : “Tu vas mourir un jour”, elle vous répondra : “Peu importe, je n’ai jamais souffert”. Preuve qu’il y a une différence considérable entre l’homme et la machine.

« L’IA est très efficace, mais pas à tous les coups » L’IA permet de gérer en masse les problèmes médicaux de la population. Prenez le coronavirus. Le nombre de cas rend compliqué le diagnostic manuel. Un algorithme d’apprentissage profond a donc été mis en place, afin d’interpréter les scanners à la recherche du virus. Dernièrement, il y a eu beaucoup de travaux sur l’analyse de données d’image. L’application la plus classique est l’analyse de la peau pour, par exemple, étudier les grains de beauté. Vous avez aussi l’analyse des images rétiniennes pour détecter les diabètes. Mais une fois que l’algorithme est très efficace, comment peut-on l’implémenter dans le quotidien ? Est-ce qu’il améliore véritablement la prise en charge du patient ? Il faut faire attention : l’IA ne marche pas à tous les coups ! Avant de la valider, il faut l’évaluer, s’assurer de son utilité et savoir comment elle peut évoluer. Si l’on respecte ces précautions, l’IA représente alors une aide considérable pour le quotidien du médecin.

LES PRINCIPALES APPLICATIONS MÉDICALES DÉJÀ UTILISÉES s

LES DOMAINES D’APPLICATION DE L’IA EN MÉDECINE s

Prognosis Une série de scénarios de cas cliniques pour évaluer ses capacités de prise de décisions

Medscape Une base de données incluant 8 000 médi­ caments, 4 000 maladies, les interactions médi camenteuses

pepper

Prévention anticipation d’une épidémie, surveillance des effets secondaires des médicaments

Robots compagnons notamment pour les personnes âgées ou fragiles

Aide à la décision diagnostique et thérapeutique (cancers)

Figure 1 L’Instagram des médecins. Plus de 500 000 utilisateurs, médecins et infirmiers, discutant des cas cliniques et de leurs traitements

PEPID L’appli de

référence et de support à la décision clinique pour les médecins urgentistes

Médecine de précision recommandation de traitement personnalisé

Médecine préventive

Chirurgie assistée par ordinateur pour aider les chirurgiens, robots chirurgicaux

prédiction d’une maladie et/ou de son évolution (cancers)

A. DI CROLLALANZA

23 SANTÉ MAGAZINE I juin 2020