SANTE MAGAZINE
FAUX 4 On ne peut pas avoir trop de cholestérol quand on est mince Un taux de LDL-cholestérol élevé est souvent lié à une mauvaise alimentation et à un surpoids, mais ce n’est pas obligatoire. Certaines personnes présentent un taux très important d’origine génétique, et sans aucun lien avec l’alimentation. « Les hypercholestérolémies familiales concernent environ 1 personne sur 200 », précise le Dr Lecerf.
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FAUX 2 Quand les résultats d’analyses indiquent trop de cholestérol total, c’est inquiétant Le taux de cholestérol total dans le sang est insuffisant pour évaluer le risque cardiovasculaire d’une personne. Il est d’abord flou, puisqu’il recoupe à la fois le LDL- et le HDL-cholestérol, alors que le risque d’infarctus ou d’AVC est essentiellement corrélé à un taux de LDL élevé. Le cholestérol n’est ensuite qu’un paramètre parmi d’autres, comme l’hypertension, le diabète, l’obésité ou le tabagisme. Le taux de triglycérides, un autre type de graisses, joue aussi un rôle. « Certaines personnes ont un taux de cholestérol normal alors que leur taux de triglycérides est élevé, ce qui induit un risque cardiovasculaire important », précise le Dr Jean-Michel Lecerf, médecin nutritionniste et endocrinologue. À l’inverse, une personne sans aucun facteur de risque par ailleurs peut avoir un taux de cholestérol total légèrement supérieur aux recommandations sans que cela pose problème. « Le médecin évalue le risque de manière individuelle », conclut le Dr Boris Hansel, endocrinologue et diabétologue. FAUX 3 Il faut avoir un taux de “bon” cholestérol le plus élevé possible Il n’est plus vraiment question de bon et de mauvais cholestérol. On a longtemps cru qu’un taux élevé de HDL dans le sang réduisait le risque de maladie cardiovasculaire, puisqu’il participait à l’élimination du cholestérol, et qu’un taux faible était problématique. « On sait aujourd’hui que seule la seconde situation est juste, car le HDL-cholestérol a un comportement plus complexe qu’on le pensait », affirme le Dr Lecerf. Des médicaments très efficaces ont été étudiés, puis abandonnés car ils augmentaient le risque cardiovasculaire en même temps que le HDL, explique ainsi le spécialiste. Ce serait surtout valable pour de hautes valeurs de HDL, autour de 1 g/l. En revanche, il est toujours vrai qu’un taux de HDL-cholestérol inférieur à 0,5 g/l chez une femme, et 0,4 g/l chez un homme, est associé à un risque cardiovasculaire accru.
FAUX 5 Les graisses saturées sont nocives Tout dépend de leur origine. Les acides gras saturés issus des produits laitiers auraient un effet plutôt positif, quand ceux de la viande seraient un peu moins bons. « On pense que la différence provient de l’action en parallèle d’autres nutriments qui sont présents dans ces aliments », complète le Dr Lecerf. Même s’il est toujours recommandé de consommer sans excès les graisses saturées, elles ne sont plus la cible prioritaire des régimes anti-cholestérol. « On ne cherche plus à supprimer des aliments en particulier, mais plutôt à adopter une alimentation globalement bénéfique, sur le modèle du régime méditerranéen », conclut le spécialiste.
ADRIAN_ILIE825, ALEX9500 / STOCK-ADOBE.COM (2)
45 SANTÉ MAGAZINE I juin 2020
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