Echappées Belles en Bretagne
ÉCHAPPÉES BELLES
BRETAGNE
CÔTE DE GRANIT ROSE
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P R O D U I T S
PROPULSION ARR I ÈRE Dans la famille des crustacés décapodes, la queue, ou uropode, est utilisée comme gouvernail, lors des nages en pleine eau. D’un mouvement brusque, elle lui sert également à fuir à toute vitesse en cas de danger.
Jean Daniel Sudres / voyage-gourmand.com x 3
Le homard bleu, bleu comme la mer d’Iroise, est en Bretagne beaucoup plus qu’un mets de choix. De ce crustacé, dix pattes dont deux portant de puissantes pinces capables de vous couper un doigt, les Bretons ont fait un quasi-dieu celtique! L’écrivain Yann Queffélec, Finistérien grand teint, le vénère depuis sa petite enfance, là-bas du côté des Abers : « Prendre un homard vivant ne donne pas faim, ne creuse l’estomac d’aucun appétit urgent. C’est un enfant trouvé. Le homard, on lui veut du bien. On le pèse, on lui dit qu’ il est beau, qu’ il est bleu, qu’ il est fort, (…) qu’ il est un roi, on l’appelle Majesté, on le vouvoie… » Le beau caparaçonné, qui doit sa livrée à un pigment bleu appelé la crustacyanine, aime vivre tant dans les fonds rocheux et sableux (plongeant jusqu’à 50 mètres sous la surface de l’eau) que dans la zone infralittorale, en limite de recouvrement des grandes marées, nichant dans les anfractuosités. Qu’il soit dans les grands fonds, et c’est l’affaire des pros de la pêche, petits chalutiers caseyeurs. Tandis que pour le débusquer de son « terrier », il s’agit de la pêche à pied. Et c’est là que les choses deviennent passionnantes. Imaginez une marée d’un bon coefficient, minimum 113, et vous voilà parti à parcourir l’estran, cap sur les belles grosses roches de Poul… (chut ! un coin secret ne se révèle jamais). Patiemment, il faut farfouiller sous les jupons que forment les algues, mains nues souvent et crochets de fer en accessoires.
L E H O M A R D B L E U T E X T E D E D O M I N I Q U E R O G E R
Quand ça réagit au fond du trou, sortir le monseigneur de la pince avec douceur mais d’un coup sec. Attention, si vous ne voulez pas céder à des regrets amers, mesurez-le. En dessous de la taille légale de 87 mm, libérez le petit homard! Le vôtre? Une belle prise pesant ses huit bonnes livres ! Reste à le déguster. Le cuisiner « à l’armoricaine » est une valeur sûre mais vous vous régalerez aussi en le servant en cotriade, nature, au barbecue, au court-bouillon… Kalon Vat ! ∑
Hors-série / Détours en France / www.detoursenfrance.fr
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