Echappées Belles en Bretagne
ÉCHAPPÉES BELLES
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MALOUINIÈRES : LES CANONS D’UNE ARCHITECTURE Non seulement la malouinière est une maison qui répond à des critères précis, qu’il s’agisse des façades ou de la distribution des pièces, mais l’en- semble du domaine qui l’entoure est aussi soumis à des normes strictes. LE JARDIN Paradoxalement, la partie la plus éclatante de la propriété est aussi la mieux cachée! La grille d’entrée du parc donne sur une longue allée qui arrive au logis, parfois entre les communs. Cette façade est toujours très austère. L’élégance est réservée à l’autre côté de la malouinière, plus intime : le jardin. Celui-ci, dessiné à la française, est souvent réparti sur plusieurs niveaux et s’achève sur une pièce d’eau. La seule « fantaisie » consiste parfois en… une chapelle, avec un accès depuis l’extérieur. L’ASPECT EXTÉRIEUR Lamalouinièreest unemaison sobre, voire sévère. La silhouette est carac- téristique : un corps de bâtiment rec- tangulaire à un étage, avec de hautes mansardes, sous un toit à quatre pans ornés de pots à feu entre deux che- minées massives. Les façades sont symétriques, à partir d’un axe de com- position central, avec des mansardes à l’aplomb de trois, cinq ou sept tra- vées que dessinent de hautes fenêtres à petits carreaux. Elles sont crépies de blanc sur une maçonnerie de moellons (peu coûteuse), tandis que
Le Puits sauvage est de dimensions modestes mais, grâce au terrain de 1 hectare, à l’époque, les propriétaires subvenaient à leurs besoins alimentaires avec une exploitation de polyculture : étable, basse-cour, vignes, verger… Le domaine abrite aussi une cacteraie unique en Bretagne.
À L’INTÉRIEUR Au premier abord, c’est l’esprit « maison des champs » qui domine, avec un rez-de-chaussée aménagé de part et d’autre du vestibule au sol dallé, donc facile à lessiver. Sur le côté, se trouve l’escalier, toujours en bois. Les
les bandeaux, les encadrements des portes et fenêtres, ainsi que les chaî- nons, sont en granit des îles Chausey (matériau noble). Côté jardin, la façade possède un avant-corps central qui dote la pièce principale d’une vue élar- gie sur la verdure.
J É R Ô M E P I T O R I N
C’est à pied, sac au dos, que Jérôme se rend jusqu’à la malouinière le Puits sauvage. Jean Gauttier, le propriétaire des lieux, l’accueille. Modeste par ses dimensions, la bâtisse est très représentative de ces résidences « à la campagne » que les armateurs malouins, confinés dans les étroits remparts de la cité intra-muros, se faisaient édifier dans les environs de Saint-Malo. Ces malouinières avaient, avant tout, une fonction de réception : on les surnommait même « vide-bouteilles ». Depuis plus deux cents ans, le Puits sauvage appartient à la même famille.
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