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X V I I I e S I ÈCL E

1858

Très variable d’une région à une autre, le prix de la gabelle fait apparaître de grandes inégalités dans le royaume de France. Les plus rusés des « faux sauniers » se procurent ainsi le sel dans les provinces moins assujetties pour le revendre à bas coût dans des contrées taxées. La contrebande – une lutte permanente entre gabelous et faux sauniers – prend une telle ampleur, qu'elle représente la moitié du sel consommé dans le royaume au xviii e siècle. Parmi les célèbres contrebandiers, citons le « héros légendaire », Louis Mandrin (1725-1755). LA CONTREBANDE DU SEL PREND DE L'AMPLEUR

Artedia / Leemage

Un établissement thermal ouvre à Salins en 1858, à la petite saline, où aristocrates et bourgeois viennent « prendre les eaux ». Deux ans plus tôt, l’Académie nationale de médecine a reconnu les vertus thérapeutiques de ses eaux thermales, riches en chlorure, potassium et magnésium. UN THERMALISME EN PLEIN ESSOR

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1895

CHIMIE ET SEL FONT BON MÉNAGE

L'entreprise chimique belge Solvay, créée en 1863 et qui fabrique des produits sodiques et électrochimiques, s'implante dans le Jura, à Tavaux, aux portes de Dole. Le site est près des matières premières dont a besoin le groupe (sel des salines de Poligny, calcaire de Damparis) et est bien desservi entre le chemin de fer et le canal du Rhône au Rhin. Pour loger les salariés de l'usine nouvelle, une vaste cité-jardin sort de terre, un ensemble urbain géométrique aujourd'hui labellisé Patrimoine du xx e siècle. L'usine de pétrochimie est toujours présente localement.

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LES HEURES SOMBRES D’ARC-ET-SENANS

1925

Alors que la saline d’Arc-et-Senans subit la concurrence des marais salants, le site ferme définitivement lorsqu’une rupture de canalisation entraîne la pollution des puits. La manufacture est classée aux monuments historiques en 1926, malgré la réticence de sa propriétaire, la Compagnie des salines de l’Est. Le département du Doubs, qui en prend la tête, envisage un temps – sans succès – d’y installer un haras. Le site connaît ses années les plus sombres devenant, durant la Seconde Guerre mondiale, un camp de rétention de familles tziganes.

Gilles Lansard / Détours en France

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