= de PEP's n°36

NE PAS SE LAISSER DÉBORDER

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TÉMOIGNAGE

ter localement ne coûte pas forcément plus cher si on se fournit directement à la ferme, au marché ou à partir des cir- cuits courts de proximité. Cela permet en outrede soutenir l’économiedu territoire , en rémunérant plus justement les pro- ducteurs. Au-delà des Amap, qui pro- posent de s’abonner à des paniers, des supermarchés coopératifs ont fait leur apparition, à l’image de La Louve à Paris ou de La Cagette à Montpellier. Contre quelques heures de bénévolat pour faire tourner le magasin, les adhérents peuvent acheter des produits durables à prix coûtant ou presque. Il y a aussi l’option de cultiver soi-même son pota- ger, mais cela demande du temps et du savoir-faire, surtout si vous préférez vos légumes sans pesticides. ÉTAPE 3 Chasser plastique et gaspillage Jeter une barquette de ratatouille, ce n’est pas seulement jeter quelques tomates et courgettes, c’est gâcher toutes les ressources (eau, énergie, intrants, emballages, etc.) qui ont servi à les pro- duire, les transporter et les transformer. C’est pourquoi il est important d’ache- ter uniquement les quantités dont on a besoin. «Avant de faire les courses, je ré é- chis aux menus de la semaine et je prépare une liste, cela évite les achats compulsifs qui finissent à la poubelle» , explique Chris- tine, retraitée. «Pour faire des économies sans nuire à laqualité, jeme rends aumarché avant la n, quand les commerçants bradent les produits. Au supermarché, je surveille ce qu’il y a au rayon des produits proches de la date de péremption : ils sont vendus de 50 à 70%moinscheralorsqu’ilssontencorebons.» Caril ne faut pas confondre la date limite de consommation (DLC) et la mention “À consommer de préférence avant…”. Cette dernière date peut être dépas- sée de quelques jours sans risque. Des applications, comme Too Good To Go, permettent par ailleurs d’acheter pour des sommes dérisoires les invendus des boulangeries et restaurants de son quartier. «L’antigaspi,c’estaussicuisinerdes

déchets qui n’en sont pas» , poursuit Chris- tine. «Aveclesfanesdesradisoudescarottes, je fais de la soupe. J’utilise le pain rassis en croûtons ou dans des boulettes de viande. Je fais des bouillons avec les carcasses de poulet et des compotes avec les fruits tropmûrs. Tout cela permet de rentabilisermes achats, donc de faire des économies tout en réduisant le volume demes poubelles.» Si vous ne savez pas quoi faire de vos restes, des appli- cations peuvent vous donner des idées : KitchenPal, FrigoMagic, Marmiton… Enfin, deux actions zéro déchet per- mettent de substantielles économies : boire l’eau du robinet et remplacer ses capsules de café jetables par d’autres en inox réutilisables. ChezWayCap par exemple, celles-ci coûtent entre 20 et 40euros l’unité mais sont pratiques et vite rentabilisées. Le prix d’un café en sachet, même bio et éthique, est de 2 à 5 fois moins élevé que celui vendu en dosettes à 74euros le kilo… BILANDESCOURSES Selon une étude menée par le WWF en 2017, il est possible, pour le même coût qu’un panier alimentaire stan- dard (189euros par semaine pour une famille de 4 personnes), d’avoir un pa- nier responsable au bilan carbone 38% moins élevé. Le surcoût lié à l’achat de produits labellisés est compensé par une moindre consommation de viande et de produits transformés, ainsi que par une réduction du gaspillage.

Je vends moins cher

tout en étant mieux rémunéré » Xavier Cugnière, maraîcher, gérant de l’exploitationAux jardins de Sacy, dans l’Oise

Je ne commercialise mes légumes qu’à la ferme ou par des circuits courts, comme Kelbongoo! ou Au bout du champ,

qui me permettent d’atteindre des clients à Paris. Je n’ai pas de label bio, mais en passant par ces systèmes qui ne font appel qu’à des producteurs picards respectueux de l’environnement, les clients savent que jepratiqueune agriculturedurable. Pourmoi, c’est avantageux, car je peuxme concentrer surmonmétier, etmes intermédiaires s’occupent de transporter, conditionner et distribuer mes produits. J’accepte donc sans problème les 27%demarge qu’ils prennent, cela correspond à tout le travail que je leur délègue et au carburant que j’économise. Si mes produits sont moins chers qu’au supermarché, à qualité équivalente, c’est que je vends une grande quantité de légumes en une fois et en vrac. Celamobilisemoins d’employés que la vente au détail.

SITES INTERNET ET APPLIS UTILES V Pour acheter bio à prix coûtant : Aurore Market (Auroremarket.fr) et La Fourche (Lafourche.fr) sont des supermarchés en ligne qui proposent, contre une adhésion de 60 € par an, des produits bios (hors frais) entre 20 et 50 % moins chers que dans les enseignes classiques. V Pour se faire rembourser des produits : l’appli Shopmium remplace les bons de réduction. Elle met des produits en avant. Lors de l’achat, il suffit de scanner leur code-barres et de photographier le ticket de caisse pour qu’ils soient remboursés pour tout ou partie dans les 48 heures. V Pour trouver un restaurant engagé : l’appli Etiquettable, connue pour informer sur les légumes de saison et les poissons menacés, aide à dénicher agriculteurs et restaurateurs responsables près de chez soi. Consultez aussi les sites des labels Ecotable.fr et Framheim.fr pour trouver un restaurateur engagé antigaspi.

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