= de PEP's n°36
ALIMENTATION MANGER ÉCOLOGIQUE ET ÉCONOMIQUE
Plastiques dans les océans, pollution aux pesticides, Amazonie en ammes… Faisonsmieux que déplorer ces désastres écologiques sur les réseaux sociaux. Commençons par agir sur notre façon de faire nos courses et de cuisinier nos repas! Par Émilie TranPhong
Les produits bios étant souvent plus chers, difficile d’imaginer faire des économies avec une alimentation plus écologique. Pourtant, tous ceux qui s’y sont mis le confirment : ils mangent mieux sans dépenser plus. Par où commencer ? Et comment éviter de faire exploser son budget ? «Cela ne se fait pas du jour au lendemain » , indique Florent Ladeyn, chef étoilé auquel le Fonds mondial pour la nature (WWF) a fait appel pour partager des recettes durables, simples et économiques (wwf.fr/recettes-durables). «Mais si nous y arrivons dans nos restaurants, qui servent 700couverts par jour à des prix rai- sonnables, c’est que c’est possible à l’échelle d’un foyer. Première démarche, remplacer ses ingrédients habituels par les mêmes, mais produits dans demeilleures conditions, c’est-à-dire en agriculture biologique et, si possible, localement.» Revoir le contenu de son assiette «67% de l’empreinte carbone de notre ali- mentation, mais également l’essentiel de ses impacts environnementaux (sur l’eau, la biodiversité, etc.), sont liés à la phase de production agricole. Modi er peu à peu ses habitudes d’achat, en privilégiant des pro- duits issus de méthodes de culture et d’éle- vage plus écologiques, constitue donc un premier pas vers une alimentation durable» , confirme Sarah Martin de l’Ademe. Pour éviter les pesticides et les OGM, préserver la biodiversité et le bien-être animal, fiez-vous aux labels de l’agri- culture biologique. Ces nouveaux choix de consommation conduisent assez ÉTAPE 1
de l’Ademe. «Notez que cela répond parfai- tementauxrecommandationsnutritionnelles desmédecins» , ajoute l’experte.
naturellement à revoir la composition même des menus. En e et, si les bons légumes ne coûtent pas forcément plus cher, la viande de qualité est en général plus onéreuse. Beaucoup choisissent donc, pour en profiter sans se ruiner, d’enmanger moins souvent. Cela tombe bien : «La production d’un kilo de viande émet de 5 à 10 fois plus de gaz à e et de serre que celle d’un kilo de céréales» , indique Sarah Martin. « Il ne s’agit pas d’arrêter la viande. Mais en introduisant quelques menus végétariens par semaine, en réduisant la taille des portions carnées et en préférant une viande locale de qualité, chacunpeut améliorer considérablement son impact environnemental.» Passer à un ré- gime exitarien, avec moins de viande mais davantage de céréales et de légu- mineuses, n’est pas si compliqué qu’il y paraît, comme le montre le livret de recettes des 4saisons proposé sur le site
ÉTAPE 2
Suivre les saisons Ne pas consommer de tomates en hiver peut sembler plus difficile. Pourtant, c’est important. Même bios, leur trans- port depuis des pays lointains ou leur culture sous serres chau ées induit une surconsommation d’énergie de 10à 20 fois supérieure aux fruits et légumes produits en saison, localement. Pour avoir un peu de soleil à Noël, pensez aux conserves de légumes ou aux con - tures. Et pourquoi pas les préparer vous- même pendant l’été? Avec les plats cui- sinésmaison, vousmaîtrisez davantage la provenance des ingrédients, tout en évitant les additifs et le risque de consommer de l’huile de palme. Ache-
NARONG KHUEANKAEW / EYFEM / GETTY IMAGES
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