VMAG SM
Xavier, 47 ans « Tousser tous les matins, ça m’inquiétait » Je pouvais fumer jusqu’à 30 cigarettes par jour… mon déclic, c’est un tout : la première raison, ça a été mes enfants. La deuxième, l’argent que ça me coûtait. La troisième, j’étais fatigué d’être accro à la cigarette avec le café, dès 6 h 30. et enfin, ce qui m’a poussé à arrêter, c’est le fait que je toussais tous les matins. Ça m’inquiétait. Les patchs n’ayant pas fonctionné, j’ai décidé de faire une séance d’hypnose. Une seule m’a suffi. C’était un vendredi et après la séance vers 15 h, je suis allée chercher ma fille à l’école et n’ai plus jamais retouché à une cigarette de ma vie. Yannick, 58 ans « Je me suis trouvée nulle » La cigarette a toujours été associée à l’écriture, au téléphone et à la notion de pause. Un jour, j’étais en train d’écrire dans mon bureau. il était 23 h 30. Je regarde mon paquet et là, plus de cigarettes ! J’habite à l’Haÿ-les-Roses, dans le Val-de-marne et on m’avait dit qu’il y avait un tabac ouvert tard le soir à Châtenay-malabry, le long de la a86. me voilà donc dans ma voiture, partie m’acheter un paquet de cigarettes dans ce bar glauquissime. tout ça parce que j’étais incapable d’imaginer finir mon travail sans cette cigarette. À cet instant, je me suis trouvée nulle et en une seconde, ma dépendance m’est devenue insupportable.
Margaux, 26 ans « À Toronto, la cigarette était très mal vue » Je suis partie faire quatre mois de stage à toronto. Ça faisait quatre ans que je fumais. or, les fumeurs sont très mal vus par les Canadiens. il est interdit de fumer en terrasse ou dans un rayon de 100 m devant une entreprise ou un établissement scolaire. si j’allais boire un verre, je devais me rendre sur le trottoir d’en face. sans oublier un discours moralisateur. Dans le même temps, j’avais commencé à pratiquer la course à pied, ce qui s’est révélé incompatible avec le tabac. À mon retour en France, je n’avais plus du tout envie de fumer et je n’ai plus jamais retouché à une cigarette ! Christine, 55 ans « Je voulais retrouver ma liberté » selon moi, il faut trois choses pour arrêter : de la patience, de la persévérance et de la confiance. et surtout, il faut détricoter son histoire avec la cigarette. Pour ma part, c’est mon conjoint qui m’a poussé à arrêter. Le voyant faire, je me suis dit : « et pourquoi pas moi ? » J’ai arrêté une semaine après lui. Lui voulait arrêter par peur de la maladie, moi par envie de liberté après 27 années de tabagisme. il n’a pas eu de “rechute” et ne comprenait pas pourquoi je reprenais. C’est pourquoi je me suis dirigée vers un groupe de parole. en aidant les autres, on s’aide soi-même aussi.
VALÉRIE MATHILDE (2) - CHRISTOPHE URBAIN - DELPHINE PERRIN POUR SANTE MAGAZINE
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SANTÉ MAGAZINE I décembre 2020
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