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P lus de 10 % de la des douleurs abdominales et des troubles du transit. Lorsque, depuis plus de trois mois, ces crampes s’accompagnent de diarrhée ou de constipation – voire les deux – on parle de syndrome de l’intestin irritable (SII). Dans cette maladie, le diagnostic se base essentiellement sur les symptômes. « Des examens complémentaires peuvent être utiles. La prise de sang permet population française subit les caprices quotidiens de son intestin, en proie à

de rechercher des marqueurs d’inflammation, une carence en vitamines ou les anticorps spécifiques de la maladie cœliaque lorsque l’on soupçonne une intolérance au gluten. Dans certains cas, l’intérêt d’une coloscopie peut être discuté », explique le Pr Guillaume Gourcerol, gastro- entérologue au CHU de Rouen. Les traitements proposés dans le SII visent à limiter l’inconfort intestinal. Aucun ne peut guérir définitivement cette maladie. Ils sont prescrits “à la carte”, en fonction des symptômes.

Nos experts

Pr Guillaume Gourcerol gastro- entérologue et chef du service de physiologie digestive, CHU de Rouen

Dr Michel Bouchoucha gastro- entérologue, Centre d’exploration fonctionnelle et de rééducation digestive de l’hôpital Avicenne, Bobigny

CALMER LA DOULEUR Médicaments, phytothétapie et hypnose… de nombreuses solutions existent pour en finir avec le “mal au ventre”. P our apaiser les crampes, on propose généralement des antispasmodiques (Spasfon, Des séances d’hypnose centrées sur le ventre ont prouvé qu’elles pouvaient également apaiser les intestins irritables. Et si ça ne suffit pas ? En alternative, les gastro-

Meteospasmyl, Pinavérium...). « Ils sont efficaces et, en général, bien tolérés. Ils peuvent être pris en traitement d’appoint ou de manière chronique », estime le Pr Gourcerol. Les antalgiques de type paracétamol peuvent aussi soulager. On évite les anti-inflammatoires non-stéroïdiens et les produits contenant des opiacés, qui ont tendance à constiper. Phytothérapie et hypnose en complément L’huile essentielle de menthe poivrée a montré une efficacité anti-douleur dans le SII à raison de 2 gouttes diluées dans une huile végétale, 2 à 3 fois par jour, ou des capsules gastro-résistantes préparées par le pharmacien à 200 mg, 3 fois par jour.

entérologues ont recours à certains antidépresseurs à des doses « dix à vingt fois inférieures à celles prescrites par les psychiatres », explique le Pr Gourcerol. Les patients s’en étonnent souvent, mais ces médicaments ont une réelle action antidouleur. Ils agissent sur la motricité du tube digestif par le biais de la sérotonine, un neurotransmetteur sécrété à 95 % dans l’intestin. Ils pourraient aussi agir sur la diarrhée et la constipation. « Les études ont surtout démontré les effets antalgiques. Le niveau de preuve scientifique sur le transit est assez faible », précise le gastro- entérologue. La somnolence est le principal effet secondaire.

51 SANTÉ MAGAZINE I Décembre 2020

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