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Même si le divorce est de plus en plus fréquent (a fortiori chez les plus de 60 ans), il reste bouleversant pour les enfants (et à tout âge !).
Le nombre de divorces chez les plus de 60 ans a plus que triplé Il est passé de 3053 en 1995 à 9982 en 2016. Selon l’Insee, chiffres pour la métropole et les Dom. X 3 ces vingt dernières années en France.
« Mes parents se séparent après 45 ans de mariage. »
« J’étais enceinte de mon troisième enfant lorsque le couple de mes parents a commencé à vaciller. Ils ont attendu que ma puce ait 6 mois pour m’en parler, afin de ne pas briser le bonheur que nous vivions. J’ai trouvé ça très délicat de leur part, même si le choc a été immense. Mon premier réflexe a été de consulter une psychologue car j’ai senti que j’allais avoir du mal à gérer la perte de repères et le flot de questions qui se déversait. J’ai appris à ne pas être une confidente, ni à me laisser gagner par la déprime ou la rancœur. Je redoutais beaucoup l’annonce à mes enfants, qui s’est déroulée sans heurts. Ils ont bien compris ma position et la tristesse que ça représentait pour moi. Ça ne les empêche pas d’avoir gardé de bonnes relations avec leurs grands-
Et pour nous aussi ! T out dépend de la situation. Est-ce un soulagement car papi et mamie se disputaient tout le temps ? Ou bien une séparation houleuse, car l’un des grands- parents veut refaire sa vie avec une autre personne? Dans les deux cas, les parents sont touchés car dans leur imaginaire, le couple grand-parental revêt une image paisible, stable. Il est d’ailleurs souvent un socle pour les parents qui divorcent… », explique Anne-Solenn Le Bihan. « Ça devient vraiment déstabilisant si l’un des grands-parents est dévasté par le chagrin et/ou la colère », ajoute la psychologue. Dans ce cas, le danger serait de tomber dans un rapport de confident trop lourd à porter.
parents, même s’ils regrettent souvent le temps des fêtes tous ensemble. »
JUSTINE
Les répercussions pour nous, parents, peine, colère, pertede repères, sont variées, et peuventmême fragiliser notre coupleparental en levant “un interdit”. «Simonpère/mamère est parti(e), je lepeux aussi! » sedisent parfois les parents enproie à leurs propres difficultés conjugales. « Il faut savoir consulter un thérapeute si onadumal à digérer toutes ces émotions », prévient la psychologue. D’autant que celui-ci pourrait avoir deprécieux conseils pour gérer les réactions des petits-enfants... Ça peut nous fragiliser
Ils n’assument plus leur rôle… Les grands-parents peuvent s’investir dans leur nouvelle “seconde vie” de façon totale sur le mode « maintenant je suis une femme/un homme libre » et rejeter en partie leur rôle de grand-parent, ne pas s’intéresser à une grossesse, ne pas prendre le temps de s’occuper des petits enfants, ne plus pouvoir/vouloir apporter de soutien financier…
L’enfant a alors intérêt à orienter de façon douce son parent vers un tiers, ami, thérapeute, tout en rappelant son soutien. En une phrase : « Je suis triste pour toi, mais je ne suis pas la bonne personne pour en parler ».
KATRIN ACOU-BOUAZIZ
DEAGREEZ/ADOBE STOCK
PARENTS Décembre 2020 119
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