Territoire d'entrepreneurs Loire Haute-Loire n°11
PASSAGE DE TÉMOIN
UNETRANSMISSION ENDOUCEURAU PARFUM DEVERVEINE
Sébastien Forissier n’aurait jamais imaginé qu’il s’installerait sur les terres familiales pour cultiver la verveine. Son père non plus, mais le succès de la Verveine du Forez fait le bonheur des deux.
sance de ma fille, en 2014, m’a fait réfléchir. J’ai changé de travail. » Marc Forissier : «Mon épouse et moi ne nous attendions pas à ce que notre fils, qui était reconnu dans son métier, se lance dans cette activité. On pensait qu’il ne pourrait pas en vivre. Il a dévelop pé son projet. Il savait que la verveine était très appréciée de la clientèle des restaurants.» Quand la culture de la verveine est-elle devenue votre activité principale ? S. F. : «En 2017, j’ai subi un licenciement éco nomique. Je me suis alors consacré à plein temps à la culture, la transformation et la com mercialisation de la verveine. Cette reprise familiale relevait plus du registre émotionnel que d’une logique financière. Puis j’ai agrandi l’affaire au fur et à mesure en louant en fermage l’hectare de mes parents et un second à un autre propriétaire. J’ai investi petit à petit un local de la ferme. Aujourd’hui, je fais construire un nouveau bâtiment sur un autre terrain. »
Qu’est-ce qui a motivé la reprise de l’activité de vos parents ? Sébastien Forissier : «Mes parents cultivaient huit hectares de terre en maraîchage et plantes aromatiques autour de la ferme familiale. En 2010, une partie d’entre elles a été déclarée d’utilité publique pour construire une route départementale. L’exploitation se retrouvait coupée en deux. Mes parents ont décidé de prendre leur retraite en conser vant unhectare enpleine propriété. Voir ces terrains en jachèreme faisait de la peine. Jeme suis deman dé comment les reprendre alors que j’étais restau rateur et que je n’avais pas les compétences.» Y a-t-il eu un élément déclencheur pour sauter le pas ? S. F. : «Jeme suis souvenu que, dans la famille, on aimait beaucoup la verveine du Pépé, le grand-père de ma mère. La verveine était une plante oubliée, j’en ai fait une spécialisation, en commençant par quelques rangées et en intégrant la transformation par macération à froid. En même temps, mon restaurant me mobilisait beaucoup trop. La nais
Je suis heureux de voir tout ce que Sébastien a fait, les médailles qu’il a obtenues
Marc Forissier ANCIENMARAÎCHER À LA RETRAITE
© Vincent Poillet
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