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Santé Dans ma pharmacie

Les gels contre les douleurs articulaires

Ils exercent une action ciblée entraînant moins d’effets indésirables que les médicaments par voie orale. Et peuvent soulager les douleurs rhumatismales dont celles liées à l’arthrose. Explications.

NATHALIE BELIN, DOCTEUR EN PHARMACIE

Si les douleurs sont modérées, on mise sur les huiles essentielles. Pénétrant facilement à travers la peau et diffusant bien dans l’articulation, les huiles essentielles, aux propriétés antalgiques et anti-inflammatoires, sont utilisées pour soulager les articulations douloureuses. L’huile essentielle de gaulthérie, riche en dérivés salicylés comme l’aspirine, est la plus employée mais d’autres sont intéressantes, en particulier les huiles essentielles d’eucalyptus citronné, de thym, de katafray, de menthe poivrée et d’encens. Elles sont souvent associées à des plantes à action anti-inflammatoire comme l’harpagophytum ou la reine-des-prés. En cas de poussée douloureuse, on choisit un gel qui contient un anti- inflammatoire non stéroïdien (AINS). Appliqué sur la peau, il calme la douleur et limite l’usage d’antalgiques oraux. Recommandé dans l’arthrose du genou ou des doigts, il n’induit pas d’effets indésirables digestifs, à condition de ne pas l’utiliser sous pansements occlusifs au risque d’augmenter fortement son passage transcutané. Comme son efficacité peut diminuer au fil du temps, on l’utilise sur des périodes de 10 à 15 jours, lors d’une recrudescence des douleurs. Si la douleur est forte, invalidante, on préfère un gel à base de capsaïcine. Issue du piment de Cayenne, cette substance désensibilise les récepteurs de la douleur tout en provoquant une sensation de chaleur transitoire.

Des études ont montré qu’elle soulageait les douleurs articulaires à un dosage compris entre 0,015 et 0,075 %, notamment lorsque les gels à base d’anti-inflammatoires ne sont pas assez efficaces. La capsaïcine est recommandée par la Société française de rhumatologie dans la prise en charge de l’arthrose du genou et des doigts. Plusieurs jours à plusieurs semaines d’usage régulier peuvent toutefois être nécessaires pour obtenir un soulagement suffisant. Les précautions à prendre À base d’AINS ou d’huiles essentielles, ces gels sont contre-indiqués ou déconseillés en cas de grossesse. De plus, tous les AINS et de nombreuses huiles essentielles étant photosensibilisants, il ne faut pas exposer les zones traitées au soleil. Les huiles essentielles s’utilisent par ailleurs avec précaution en cas d’antécédents de convulsion et la gaulthérie est à éviter en cas d’allergie à l’aspirine ou de prise d’un traitement anticoagulant. Enfin, prudence avec les références à effet chauffant : celui-ci peut être ressenti plus ou moins intensément, voire occasionner des brûlures.

info Du froid ou du chaud ? Le froid sied aux articulations douloureuses, chaudes et gonflées : il permet de diminuer la libération des molécules inflammatoires, et a une action anesthésiante. La chaleur a un effet décontractant, bénéfique dans

les douleurs chroniques

associées à un enraidissement de l’articulation.

SPUKKATO / GETTYIMAGES

48 SANTÉ MAGAZINE I février 2020

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