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Réduire son stress, c’est bon pour la mémoire ! L’anxiété et la dépression agressent les neurones. À l’inverse, l’optimisme et le plaisir préservent la jeunesse du cerveau pendant de longues années.

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hormones neuroprotectrices et génératrices de bonne humeur. L’activité physique régule aussi le cortisol, une hormone de stress agressive pour les neurones et la mémoire quand elle est sécrétée en excès », dit le Pr Krolak- Salmon. Toutes les formes de relaxation peuvent être utiles. Les premiers résultats d’une étude de l’Inserm, menée à Caen et à Lyon, montre que la méditation, qui exige de la concentration et une bonne gestion du stress, ralentit le vieillissement du cerveau. À l’imagerie cérébrale, le cortex est plus volumineux et le métabolisme du cerveau plus performant chez ceux qui ont une longue pratique de la méditation (plus de 10 000 heures). Au-delà de la relaxation, le plaisir et la joie de vivre contribuent à la santé du cerveau.

Le stress est particulièrement délétère pour le cerveau car il agit selon deux mécanismes. Sur le plan cardiovasculaire, explique le Pr Cordonnier, « il modifie la pression artérielle et il peut engendrer des troubles du rythme cardiaque. » Conséquence, les vaisseaux sanguins du cerveau n’irriguent plus correctement le tissu cérébral. En parallèle, le stress perturbe les neuromédiateurs, ces substances chimiques libérées par les neurones et qui font partie de leur système de communication. Le cerveau supporte mal l’anxiété Les traumatismes psychiques liés à un accident, une agression ou une dépression épuisent les capacités de résistance du cerveau, perturbent la mémoire et augmentent, à long terme, le risque de démence. « Dans les consultations mémoire, 30 % des patients ont vécu un traumatisme psychique », expliquait le Dr Catherine Thomas-Antérion, neurologue, lors d’une conférence de presse de l’Observatoire B2V des mémoires, le 22 octobre dernier, à Paris. Le cerveau supporte aussi mal l’anxiété chronique que le “coup de stress” et les émotions fortes.

« Nous voyons régulièrement des personnes qui font un AVC lors de l’enterrement d’un proche par exemple », témoigne le Pr Cordonnier. Bouger et se relaxer pour se protéger L’activité physique reste l’un des meilleurs moyens de se détendre et de protéger, du même coup, ses capacités cérébrales. « Lors d’un exercice physique, le cerveau libère des endorphines, des

Alzheimer

ATTENTIONAUXANXIOLYTIQUES ET AUX SOMNIFÈRES ! Des études suggèrent que l’utilisation prolongée de benzodiazépines (somnifères et tranquillisants) accélère le déclin cognitif menant à la maladie d’Alzheimer. Les recommandations sont de ne pas dépasser 12 semaines de prise pour les anxiolytiques, 4 semaines pour les somnifères.

WILLIG-HOLTZ / PLAINPICTURE

28 SANTÉ MAGAZINE I Février 2020

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