SANTE

BIen-être Feel good

mémoire négative. On y parvient par un questionnement en étapes. Exemple : “J’ai peur du conflit”, qui cache “j’ai peur de l’autorité”, qui cache “j’ai peur de me rebeller”, qui cache “j’ai peur que l’on ne m’aime plus”… (si je me rebelle). Donc, ici, le conflit est associé à un risque, risque amplifié par l’imaginaire. Faites de même avec la situation, le contexte, la personne qui vous effraie. Vous sentirez ce qui résonne le plus dans votre corps : où est-elle logée, dans la poitrine, le bas du dos ? Qu’éprouvez-vous ? Frissons, chaleur, paralysie… Impossible alors de la refouler. « Accueillir sa peur n’est pas la juger, ni se juger », insiste la praticienne. Les rendre plus familières Vous pouvez aussi donner un petit nom à la peur, imaginer sa forme, sa couleur, son odeur pour l’alléger et la rendre plus familière. L’ancienne championne de ski de l’extrême Kristen Ulmer préconise même de l’associer à un objet pour la voir sous son meilleur côté : « Nommez une pomme “peur” avant de croquer dedans. Mâchez et avalez votre bouchée, ingérez-la. Nommez un verre d’eau “peur” et buvez-le intensément. » Que vous apporte-t-elle de positif ? De l’énergie, de la lucidité, des sensations, de la motivation… ? L’ancienne sportive devenue coach préconise également de converser avec sa peur, comme une amie, et non comme une ennemie. « C’est le meilleur moyen contre le “mal de peur”, car le problème n’est pas la peur, mais la résistance qu’on lui oppose. Il faut entendre ce que la peur a à nous dire » : de quoi elle a peur (que quelqu’un se blesse dans l’escalier, que X

Pratiquer la peur est l’outil le plus efficace pour la dépasser

– donc vous – procrastine toute la journée…), comment elle se sent (fatiguée, triste, incomprise…), de quoi elel a besoin pour aller mieux (être reconnue, utile…). La peur finira par nous lâcher. Dégonfler les risques encourus Difficile de voir en face une peur irraisonnée, tant elle nous submerge. On s’aveugle, on extrapole, on grossit l’obstacle. Pour le niveler, Hervé Magnin préconise l’exercice introspectif de la “flèche descendante”, qui consiste

à descendre au plus profond de l’inquiétude, comme au fond de la piscine, pour conscientiser le scénario du pire, avant de remonter d’un coup de talon. Cela commence par un questionnement socratique, la maïeutique : “J’ai peur d’être en retard… Que redoutes-tu ?… Et si c’était le cas, crois-tu que ce serait fatal ?… Et si tu étais en retard au travail… Je me ferais virer. Et que se

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122 SANTÉ MAGAZINE I février 2020

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