SANTE MAGAZINE

RÉPONSES

d’experts Conseils pratiques L’effort doit être progressif et l’objectif modeste. Surtout en cas de dénivelés importants, la durée et l’intensité de l’effort doivent être moins importantes qu’en plaine. S’hydrater régulièrement, même si on n’a pas soif. L’air est plus sec en altitude, on est plus déshydraté. Bien s’alimenter avec un apport calorique plus important. Précautions à prendre Un séjour à 1 500 m ne représente pas de risque pour les nourrissons ou les petits enfants, mais s’ils montent en moyenne ou en haute altitude sur une journée, surtout s’ils sont enrhumés, c’est une contre-indication. Ils risquent une otite ! Les migraineux peuvent être sensibles à l’altitude, surtout si les crises sont accompagnées d’aura. Il n’y a pas de réelle contre-indication pour les personnes souffrant d’asthme sauf en cas de crise. L’effort intense en altitude peut être nocif pour les personnes atteintes de maladies cardiaques ou d’insuffisance respiratoire. Bienfaits L’altitude peut être bénéfique quand on y reste au moins 10 jours : le corps, en réaction à la perte d’oxygène dans le sang, fabrique alors plus de globules rouges. Il a ensuite une meilleure adaptation à l’effort prolongé.

RANDONNÉE : comment s’acclimater à l’altitude ?

Réponse d’expert

Dr Marc-Hervé Binet médecin de montagne

La randonnée en altitude peut avoir des effets sur l’organisme en fonction de son état de santé et du type d’effort. Conseils d’expert pour pratiquer cette activité physique en toute sécurité.

L ’acclimatation à l’altitude est différente selon que l’organisme est soumis à un effort intense et brutal (randonnée en moyenne ou en haute montagne sur une journée) ou qu’il ait eu le temps de s’acclimater lors d’un séjour d’au moins une semaine. Plus on monte en altitude, moins le pourcentage d’oxygène dans le sang est important : cela est dû à la pression atmosphérique. Ce phénomène est sensible de manière progressive dès 2 000 m et de manière intense à partir de 4 000 m. L’organisme réagit par une hyperventilation (accélération de la

respiration en rythme et en amplitude) à la moindre saturation en oxygène au repos, qui se majore en cas d’exercice. Les troubles du sommeil sont courants. Le mal aigu des montagnes peut apparaître dès 2 000 m dans sa forme modérée. Il se manifeste par des céphalées, surtout la nuit, survenant 4 à 8 heures après l’arrivée en altitude. Pour un séjour à 1 500 - 2 000m, le corps a besoin de s’adapter. Des petits signes apparaissent : un peu d’essoufflement à l’effort, un sommeil de moins bonne qualité. Ils peuvent représenter une gêne importante en cas de maladies cardiaques mal équilibrées.

J. SIEMENS / GETTYIMAGES

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SANTÉ MAGAZINE I Juin 2020

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