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Mettre la main à la pâte «Confinés, les gens remettent les agriculteurs au centre de leur vie», re- marque Sandra Poissonnet, animatrice Accueil Paysan Centre-Val de Loire. Leur activité redevient visible, ou plutôt leurs “mille activités” car c’est le choix fait par le réseau pour subsister, à re- bours de l’agriculture conventionnelle. Ainsi, au Mas de Cantagrel proche de Saint-Cirq-Lapopie, on élève des poules, on plante de la lavande, on confec- tionne du ketchup à partir des tomates, on reçoit en gîte. Certains viennent télétravailler et la bande passante bruit parfois du chant des oiseaux. D’autres nourrissent les poules, s’essaient à conduire le tracteur, apprennent à bouturer ou à fabriquer du pain. Des savoir-faire qui pourront être utiles. «Chaque adhérent est riche d’une culture, et l’association valorise l’inte- raction plus que le confort ou la mon- tée en gamme. La piscine chez nous n’est pas un critère », précise Sandra.
Regarder vivre les animaux Sur toutes les exploita- tions agricoles il y a des
nique Gaillard. La vue est grandiose sur les monts du Cantal. Mais au sol, mieux vaut avoir des bottes, car le vert des prairies est mêlé de foin séché et de bouses. « Ils se croient dans La Petite Maison dans la prairie . Mais on n’est pas un livre d’images. Ils ne connaissent pas les aléas de l’agricul- ture d’aujourd’hui, les quotas, la PAC (politique agricole commune, N.D.L.R. ) », explique Mo- nique. Certains posent des questions. D’autres pas. « Il n’y a rien de spécial à faire à part se promener, redécouvrir les odeurs, la nature, la campagne. Les gens se posent et hop, la semaine est passée », dit Monique Gaillard.
animaux, des poules, un âne, des chevaux… Et leur présence fait du bien ! Christelle Luijks, éleveuse en Touraine, a aménagé un gîte ouvert grâce à une paroi vitrée sur la bergerie. Au quo- tidien de ses 260 brebis. «On retrouve ainsi du temps, le rythme des saisons et de la nature, raconte Christelle. Au printemps, les vacan- ciers peuvent passer la nuit à guetter une naissance. Le matin, les enfants attendent que je leur donne le biberon pour nourrir l’agneau nouveau-né. » Robe rousse et cornes en forme de lyre, les belles vaches Aubrac meuglent autour du buron d’Yves et Mo-
Se nourrir équitablement Des légumes poisseux de terre, des volailles qui gambadent, des yaourts que l’on voit cailler... Les achats en vente directe chez les producteurs ont augmenté de 28% depuis la crise sanitaire ! Pour le sociologue Éric Birlouez, « les mangeurs veulent reprendre le contrôle sur leur alimentation. Ils veulent se reconnecter à leurs aliments et à ceux qui les produisent ». Quoi de mieux qu’aller les chercher sur place ? Les fournisseurs de bons et sains pro- duits travaillent en réseau. Ainsi Michel Payot, producteur en Bourgogne de yaourts bios, remplit au drive fermier le frigo de son gîte avant d’accueillir ses hôtes. Et Le Moulin sur la Seine ne désemplit pas.
FLUXFACTORY, RYANJLANE / GETTY IMAGES (2)
125 SANTÉ MAGAZINE I août 2021
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