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3 questions à

JOUR 12 Épicer son assiette

Yohann Wittrant chercheur en nutrition à l’INRAE « Certaines protéines du lait ont des capacités anti-inflammatoires » Supprimer le lait

Certaines renferment des composés anti- inflammatoires spécifiques, notamment le curcuma (curcumine), le gingembre (gingérol), le piment (capsaïcine), le poivre (pipérine)… C’est aussi le cas de l’ail, de l’oignon, du persil et des algues. En mettre régulièrement dans ses préparations permet d’en renforcer les ver- tus protectrices pour zéro calorie ou presque.

manifeste par un mieux- être général lorsqu’on supprime le gluten de l’alimentation. Des recherches sont en cours pour caractériser cette sensibilité, mais si celles- ci mettent en évidence sa composante inflammatoire, alors il faudra se poser la question d’une réduction de l’apport en gluten pour les personnes arthrosiques. En attendant, le mieux est peut-être de tester ou de faire tester sa tolérance par un professionnel de santé. Le jeûne intermittent peut-il être intéressant ? Jeûner peut aider à perdre du poids car cela permet de puiser plus faci- lement dans les réserves adipeuses. Cette perte de “graisse” présente un double intérêt sur les plans mécanique et inflammatoire. Des études ont montré une diminution des marqueurs inflamma- toires lors du jeûne, vrai- semblablement liée au fait que l’acte même de man- ger peut représenter un stress et conduire à l’éta- blissement d’un contexte inflammatoire local tran- sitoire. Mais là encore, il faut rester prudent. En ef- fet, au-delà d’une certaine durée – un jour – de jeûne, le corps commence à pui- ser dans les protéines du muscle et il peut devenir délétère pour la santé de l’individu. C’est donc une tendance qui semble mon- trer certains bénéfices à condition que le jeûne soit bien encadré.

est-il bénéfique à la santé articulaire ? Certaines personnes tolèrent mal le lactose à cause d’un déficit en lactase, une enzyme permettant de le digérer, ce qui se traduit par un mal-être intestinal. Cette intolérance peut entraîner une inflammation locale mais peut toutefois s’atté- nuer par l’augmentation progressive de la consom- mation de produits laitiers qui restaure la produc- tion de lactase. De plus, supprimer les laitages est dommageable, car ils sont nutritionnellement intéressants (protéines, acides gras, calcium…). Une étude clinique de 2019 montre que certaines protéines du lait ont des capacités anti-inflamma- toires et pourraient avoir un intérêt dans la prise en charge de l’arthrose du genou. Une autre plus ancienne, datant de 2002, rapporte les bénéfices de micronutriments du lait sur la douleur arthrosique chez des patients. Et une alimentation sans gluten ? Il existe un risque accru de pathologies ostéo- articulaires – ostéoporose, arthrites – dans la maladie cœliaque mais on manque de données sur les relations de cause à effet entre gluten et arthrose. En dehors de la maladie cœliaque et de l’allergie qui imposent l’éviction du gluten, il existe une intolérance non cœliaque mal caractérisée qui se

JOUR 13 Réduire le sel

En déséquilibrant le microbiote intestinal, l’excès de sel pourrait contribuer à augmenter l’inflammation chronique. Objectif : revenir aux 6 g maximum recommandés par les autorités sanitaires en réduisant la consommation de produits indus- triels et d’aliments salés (fromages, charcuteries, poissons fumés…) et en troquant la salière contre des épices et des herbes aromatiques. JOUR 14 Sélectionner les boissons « Des études ont montré que l’excès de café peut s’avérer pro-inflammatoire, précise le Pr Sellam. À l’inverse, le thé, surtout le thé vert, renferme des composés antioxydants et anti-inflammatoires. » À éviter également les sodas et les jus de fruits, acidifiants et hyperglycémiants. Les boissons alcoo- lisées sont à consommer avec modération.

JK1991, MARA ZEMGALIETE / STOCK.ADOBE.COM (2)

111 SANTÉ MAGAZINE I août 2021

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