REG_093_

119

www.regal.fr RÉGAL N° 93 JANVIER FÉVRIER 2020

les montagnes, les bananiers et les palmiers ont souvent supplanté les cacaoyers. Les roças offrent le spectacle désolant de cités englouties avec des kilomètres de voies ferrées rendues aux herbes. On mesure combien l’argent du cacao a dû couler à flots pour les maîtres de ces palais perdus. Quel gâchis… LA RENAISSANCE D’UNE ROÇA ABANDONNÉE Il y a une dizaine d’années, Jean-Rémy Martin, un Landais, Gabonais d’adoption et baroudeur en Afrique, visite l’île en famille. On lui raconte l’histoire du cacao et il découvre les roças . « J’ai été touché et je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire. » Après trois ans de recherche, il tombe sur Diogo Vaz, une plantation à l’agonie, surplombant l’Atlantique. Depuis l’ancienne maison de maître, un joyau d’architecture coloniale, le chemin de terre remonte vers les collines volcaniques où sont implantés les cacaoyers. De part et d’autre, les maisons des employés de la plantation… Il y a une église, un hôpital en cours de rénovation et l’école pour les enfants des ouvriers du cacao. Les cueilleurs manient des ganchos , de longues perches, armées d’une machette incurvée, qui valsent t

t