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GRIPPE SAISONNIÈRE les questions que l’on se pose L’épidémie de Covid-19 est passée par là et l’on n’envisage plus les virus, et celui de la grippe saisonnière en particulier, de la même manière ! Alors que commence la campagne de vaccination antigrippale le 13 octobre, les réponses du Pr Bruno Lina.

3 Qui doit se faire vacciner ? Les recommandations de vaccination antigrippale n’ont pas changé : la liste est très longue des personnes possiblement à risque, dont les plus de 65 ans. La Sécurité sociale envoie ainsi 12 à 15 millions de bons de prise en charge par an. Si l’acceptation est bonne pour les plus de 70 ans, reste à convaincre les plus jeunes, porteurs de maladie chronique (asthme, diabète bien équilibré). La vaccination contre les pneumocoques peut être, elle aussi, indiquée en parallèle car l’infection grippale facilite cette infection bactérienne chez les plus de 65 ans. Ce sont les mêmes patients qui sont les plus fragiles vis-à-vis du virus grippal et des pneumocoques.

PROPOS RECUEILLIS PAR LA Dr BRIGITTE BLOND

Notre expert

1 Le virus de la grippe saisonnière est-il dangereux ? Le virus de la grippe est à l’origine, saison après saison, d’un grand nombre de décès, avec toutefois des variations importantes d’un hiver à l’autre, au plus 15 000 décès en France, et moins de 3 000 la saison dernière. Une fourchette très basse qui peut s’expliquer par le télescopage avec l’épidémie de coronavirus et les mesures barrière mises en place, ayant probablement limité la circulation de tous les virus respiratoires, y compris celui de la grippe.

Pr Bruno Lina virologue au CHU de Lyon, membre du Centre international de recherche en infectiologie

4 Le vaccin

est-il sûr et

efficace ? Il est certainement perfectible : le vaccin protège des virus grippaux dans 40 à 60 % des cas, et 40 % seulement en cas d’inadéquation du virus vaccinal et du virus épidémique. Il n’empêche donc pas toujours que l’on attrape le virus, mais il protège contre les formes graves de la maladie. Enfin, il est sûr, excepté pour les personnes allergiques aux protéines de l’œuf, à qui il est contre-indiqué.

2 Le sera-t-il davantage cette année ? Certes, l’organisme peut être mis sous pression quand cohabitent virus grippal et coronavirus, mais la bonne nouvelle est que ces virus ont tendance à circuler de façon séquentielle, comme s’ils se chassaient l’un l’autre. La grippe de cette saison sera forcément impactée par les mesures de prévention (lavage des mains, distanciation physique, masques) massivement adoptées. La situation vis-à-vis du virus grippal devrait donc être plus confortable.

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14 SANTÉ MAGAZINE I NOVEMBRE 2020