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MARC THIBAULT, retour à la naturalité
Salarié de la Tour duValat, institut de recherche privé pour la conservation des zones humidesméditerranéennes (installé dans un domaine de 2550 ha au cœur de la Camargue), Marc Thibault est en charge de la gestion et de la restauration des étangs et marais des salins de Camargue, cédés en 2008 par la Compagnie des salins du Midi au Conservatoire du littoral. « L’objectif est de renforcer la naturalité de ce site de 6500 ha, notamment au niveau de l’hydrologie. Un desmoyens est d’arrêter l’entretien des digues de front demer, pour reconnecter celle-ci avec les étangs », décrypte le spécialiste. Depuis dix ans, les résultats sont tangibles. « La sansouïre [milieu où poussent des espèces végétales adaptées aux sols chargés en sel, N.D.L.R.] revient. Elle facilite le retour de passereaux et d’échassiers. La circulation des eaux, aidée par le creusement d’anciens chenaux et l’installation d’ouvrages hydrauliques, permet aux poissonsmigrateurs, comme l’anguille, de faire leur retour. On voit aussi des plages se reconstituer naturellement. » Prochaines étapes : la reconnexion des anciens salins avec le Rhône et des aménagements du site pour le public. « Il faudra encore vingt ans pour que tout redevienne naturel, en sachant qu’avec lamontée des eaux – 18 cmconstatés depuis 1870–, lamer pénétrera de plus en plus fortement dans les étangs. » Tour duValat, Le Sambuc, 13200Arles. 0490272013. tourduvalat.org Visites guidées payantes sur réservation de novembre
THIERRY PHILIPPIN, le riz, bio bien sûr Dans la Camargue gardoise, c’est auMas de Cousse que Thierry Philippin exploite quelque 200hectares de terres, plates comme la paume de la main. La couleur vert cru des parcelles en cemois de juin ne trompe pas : c’est du riz. Installé sur les terres de sa belle-famille depuis 1991, Thierry a choisi le bio. « J’ai opté pour cemode
cultural par philosophie et parce qu’il y a une grosse di érence de valorisation, avec des rendements pas nécessairement moindres qu’en conventionnel » , dit-il. À300euros la tonne de riz long classique contre 730 euros en bio, l’a aire devrait être entendue. «Mais le problème du riz, ce sont lesmauvaises herbes. Si on ne fait pas de rotations, elles envahissent tout. » Bannissant tous pesticides, il utilise pour la fumure de sols du fumier de poules labellisé et il a opté pour la rotation des cultures : une année du riz, celle d’après, du trè e ou du blé… « Le riz est une plante coriace. À cause du vent qui emporte les plants ou des amants roses qui lesmangent, on croit toujours que ça va êtremort. Mais comme par magie, il
à avril, le deuxième samedi de chaquemois, via le Bureau des guides naturalistes (guide-nature.fr). Accès libre toute l’année aumarais duVerdier et à l’observatoire de l’étang duGrenouillet.
résiste. C’est presque increvable! » Mas duCousse, 30300Fourques. 0620787932.
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