PEPS43

des fourmis 132 dans les jambes

Portraits de Camarguais Éleveur de taureaux, de chevaux, riziculteur ou responsable de zones humides, chacun à leur manière, ils défendent et protègent un territoire fécond, ce delta du Rhône où s’enracinent l’identité provençale et une richesse biologique uniques.

LAUREVADON, le cheval par tradition C’est un grandmas à deux niveaux, avec desmurs intérieurs à pierres apparentes qui gardent la fraîcheur au plus fort de l’été. Àgauche, une tour de garde et la vaste écurie en voûte, de 1790. Nous sommes au royaume de Laure, responsable de la ferme équestre et de l’agritourisme, après une longue carrière d’ingénieur à l’étranger. Àdeux pas de l’étang de Vaccarès, leMas Saint-Germain incarne la tradition camarguaise. Moitiémanade, moitié ferme (blé, riz, foin…), on y élève d’abord les chevaux pour le travail du bétail, raison première de l’existence du cheval de Camargue. Cette race de chevaux n’est pas destinée à la balade touristique! « Il est indispensable pour que lemanadier conduise son troupeau. Car les taureaux vont trop vite! Nousmontons les chevaux pour déplacer les bêtes d’une pâture à l’autre, pour les trier à l’occasion d’une course camarguaise ou isoler un veau, un taureau ou une vache pour des soins vétérinaires… » , explique Laure, revenue aumas par passion et pour aider ses parents. Et les chevaux camarguais au pelage blanc, idéal pour ré échir la chaleur et ne pas attirer lesmoustiques, sont bien adaptés à cette activité. « Ils sont petits, vifs au démarrage, calmes et rapides. Les taureaux craignent l’équipage cheval- cavalier. Mais il faut huit ans de travail pour faire un bon cheval » , dit Laure. Elle en possède quarante. Les plus agiles

vont “accamper ” (rassembler) au champ, avec les taureaux noirs. Les autres sont réservés aux activités de loisirs équestres. En semi-liberté, les chevaux des Vadon restent rustiques : trapus, de taillemoyenne, avec grosses joues et petites oreilles. Le respect de la tradition. Mas Saint-Germain, Villeneuve, 13200Arles. 0490970060/0646888128. massaintgermain.com 5 gîtes (de 695 à 995€/sem.) et 2 chambres d’hôtes (98€). Ferme équestre (balades, stages…). l’élevage des taureaux destinés à la course camarguaise. « La consécration, c’est la Cocarde d’or, en juillet, àArles. Tous lesmanadiers rêvent de voir un de leurs taureaux y combattre » , sourit Françoise. Cela ne leur est encore jamais arrivé. Les bious (autre nomdes taureaux camarguais) ont donné des sueurs froides à bien des raseteurs, ces hommes qui les a rontent dans l’arène lors des courses camarguaises. « Les bêtes commencent à courir à 3 ans.  Au début, ce sont des espoirs. La quatrième année, c’est  souvent le désespoir! », s’amuse Françoise. Lorsque ce cap di cile est franchi, les taureaux peuvent fréquenter l’arène jusqu’à 7 à 8 ans. « Un grand taureau, c’est 15minutes  de combat 5 à 6 fois par an. Le reste du temps, il vit sa vie tranquille. » Il n’y a pas de dressage. « Il existe un travail génétique entre vaches et étalons. Lamère transmet l’agressivité, lemâle, la force. Les qualités premières d’un grand taureau sont l’intelligence et l’anticipation. Mais pas de taureau d’exception sans grand raseteur! », insiste Françoise. Les plus vaillantsmeurent de leur bellemort avec les honneurs : ils sont enterrés debout, face à lamer.

FRANÇOISE ET ANDRÉ PEYTAVIN, pour l’amour des taureaux Françoise Peytavin, coprésidente de la Fédération des manadiers, est à la tête duMas de Capellane, avec sonmari André et leur ls Aurélien. Si lemas vit de l’accueil touristique et des balades équestres, le cœur des Peytavin bat pour

ManadeSalierene, Mas deCapellaneSaliers, 13123Albaron. 0466874557 / 0673216357. facebook.com/salierene

Made with FlippingBook Annual report maker