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Initiez-vous à la “slow life” Né en Italie dans les années 1980 avec la “slow food”, en réaction à l’explosion des chaînes de fast-food, cemouvement s’est peu à peu élargi à la “slow life”. L’objectif est de privilégier la qualité plutôt que la quantité et de ralentir pour retrouver du sens à ce que l’on fait. L’outil est la pleine conscience : s’ancrer dans l’instant présent en restant focalisé à 100% sur ce qu’on est en train de faire et les sensations qui s’en dégagent. La lenteur permettrait également de recréer du lien, là où la vitesse a isolé chacun dans sa sphère. Le “slow” se décline dans tous les registres, jusqu’au “slow sex”… Ànous de faire le tri et de choisir ce qui nous convient. Par exemple, on peut pratiquer le “slowdriving”, pour admirer le paysage et laisser passer les plus pressés que soi. ADOPTEZUNCHAT Regardez vivre votre chat. Il se lève, s’étire et avance tranquillement, d’un pas élégant. Rapide et vif quand il s’agit de chasser ou de fuir un danger, ce félin ne se presse jamais quand ce n’est pas indispensable : il préfère la lenteur. Il ponctue sa journée de siestes confortables. Lorsqu’il grimpe sur vos genoux, vous imprègne de sa chaleur et ronronne, il vous invite à la nonchalance. Et pas question de vous lever, vous le dérangeriez ! Prenez exemple sur lui, laissez-vous aller à la quiétude. Le chat est un excellent maître pour enseigner l’art de prendre son temps.
NOTRE EXPERTE
« Se sentir vivant et inviter la chance dans notre vie » Prendre son temps, c’est un besoin vital. Cela permet de se sentir vivant avec les autres, d’accuser réception de l’existence de l’autre – il suffit d’un regard –, de s’ouvrir à la rencontre, d’accueillir une nouvelle expérience, de créer du lien, d’être dans une fluidité qui nous invite à partager, à transmettre… Pour moi, c’est associé à l’idée de gentillesse : c’est faire une place à l’autre, l’accueillir, dans une attitude d’écoute et de tempérance. C’est accepter de prendre cinq minutes le matin pour écouter la voisine qui vit seule, ou lui dire « là, je n’ai pas le temps, mais ce soir, passez me voir » . Cela nous rend plus humains. Prendre son temps, c’est aborder la journée en douceur, changer ses habitudes et étonner son entourage, diffuser autour de soi un climat d’apaisement, apporter à la fois du calme et du renouveau… Par-dessus tout, c’est essentiel pour reprendre contact avec soi et se reconnecter au monde. Cela permet de s’extraire un moment du bruit et de l’agitation pour prendre du recul, afin de faire les bons choix. C’est une véritable aide, nécessaire à la prise de décision. Cela permet aussi d’inviter la chance dans notre vie, en laissant à l’univers un espace où s’exprimer, à travers un hasard, une synchronicité, l’occasion d’une découverte. Si on est dans l’agitation ou l’hyperactivité, il n’y a pas d’ouverture par où l’univers puisse nous faire un signe. ÉmilieDevienne coach, auteure de Buller malin, ne rien faire et le faire bien (Eyrolles)
Remettez au lendemain… sans culpabiliser
Notre culture glori e le labeur et condamne l’oisiveté. Et nous voilà remplissant consciencieusement toutes les cases de notre agenda sans laisser de blancs : tant qu’on peut, on doit. On nous l’a dit et répété : “Il ne faut jamais remettre au lendemain ce qu’on pourrait faire le jour même.” Peu importe qu’on termine notre journée épuisée…Mais au fait, un autre adage ne dit-il pas “À chaque jour su t sa peine” ? Et si on essayait plutôt : “Apprenons
à remettre au lendemain ce qu’on pourrait faire le jour même” ? Voici deux bonnes raisons de procrastiner – un peu – sans se sentir coupable : les neurosciences l’ont prouvé, ne rien faire est indispensable au bon fonctionnement de notre cerveau, qui a besoin de plages de vide pour se ressourcer. En outre, de nombreuses idées ont besoin de tempsmort pour mûrir. Ne rien faire est nécessaire à notre santé, autant qu’à l’avancement de nos projets.
AÉREZ VOTRE AGENDA Un agenda bien rempli, c’est l’assurance de courir toute la journée sans reprendre son sou e. Pour vous en sortir, plani ez une priorité par jour, une seule, et commencez par là. Chaque jour, dé nissez une zone de “non-productivité” : un créneau où toute forme de travail est prohibée. C’est la case “oxygène”. Interdiction d’empiéter sur cet horaire pour rattraper un retard ou répondre à un imprévu. Réservez dans la journée un autre créneau destiné justement aux urgences inattendues, aux retards ou aux oublis : c’est la case “sauvetage” (30min). Coloriez ces deux cases de couleurs di érentes pour bien les visualiser. La durée de la case “oxygène” est variable d’un jour à l’autre mais bien dé nie. Elle peut aller de la petite sieste (20min) aux retrouvailles entre amis (2 h). Votre agenda s’allège, et vous aussi ! Vous n’en serez que plus e cace au travail.
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