PEPS
TÉMOIGNAGE
Il y avait un patron
de trop! »
Daniel MERCIER
président de la biscuiterie- chocolaterie Mercier, à Baugy (18)
Mon père a fait son apprentissage de pâtissier-boulanger à 14 ans pour succéder à son père. Mais son souhait était de faire des études. Pour ne pas reproduire cette situation avec ses enfants, il ne voulait pas de successeur. Moi, j’ai toujours été très porté sur la chocolaterie. Après un BTS et des boulots sans réel rapport, j’ai passé un CAP de chocolatier. J’ai proposé à papa de créer ensemble une société de chocolats et biscuits secs. J’en suis devenu le gérant lorsqu’il a pris sa retraite. Mais, en réalité, il continuait à diriger. Il y avait un patron de trop! Au bout de trois ans, j’ai claqué la porte. On est resté fâchés cinqmois avant qu’il accepte de lâcher les rênes. Cela ne nous a pas empêchés de travailler ensemble pendant encore quinze magnifiques années. De ce fait, j’aborde ma succession dans le conseil entrepreneurial, avant de rejoindre l’entreprise récemment. Je le laisse vivre son expérience afin que, d’ici à trois ans, il décide de prendre ou pas ma succession. différemment. Mon fils, polytechnicien, a travaillé
des contraintes et des souhaits de cha- cun, étudier toutes les solutions de trans- mission et ne pas chercher à en imposer une qui ne satisferait pas tout le monde. « Il y a bien plus d’options que ce que l’on peut imaginer » , a rme la consultante. Ce qui implique néanmoins de ne pas attendre le dernier moment, celui du départ à la retraite, pour s’organiser. Il est également important de nourrir sa ré exion avec des regards extérieurs – pairs, associations professionnelles, amis, experts… Attention toutefois à ne pas se laisser dicter les modalités de succession par des consultants exté- rieurs qui n’auraient qu’une approche purement scale ou économique. «Cela peut conduire à des décisions qui ne prennent
NE PAS ANTICIPER LA TRANSMISSION DE SON AFFAIRE
Posséder une entreprise implique de penser à sa succession, d’unpoint de vue patrimonial et pratique. Faut-il vendre sa société à l’extérieur, en répartir la propriété entre les enfants ou encore la réserver à ceux qui y travaillent ? À qui confier la présidence de l’entreprise ? Faut-il tout de suite placer son enfant en situationde direction? Que faire s’il n’est pas réellement motivé ? Tous les cas de gure existent sans qu’il soit possible de dégagerunmodèle. Enrevanche,martèle Christine Blondel, « s’il y a un seul conseil à suivre, c’est de favoriser un dialogue libre et approfondi sur le sujet en famille » . Partir
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