PEPS

Les diplômes et les expériences professionnelles de son enfant peuvent être bénéfiques pour l’entreprise.

TÉMOIGNAGE

Pour ma retraite, tout est prêt » David

MORALES président de l’entreprise Morales (plâtrerie), à Encausse-les- Thermes (31)

Après un bac en bâtiment génie civil, mon fils a voulu passer des CAP de plâtrier et de staffeur. Pour découvrir autre chose que ce qui se pratiquait chez moi, il a réalisé son apprentissage ailleurs. Puis il a demandé à travailler dans mon entreprise comme salarié sur les chantiers. Je suis très famille. Je n’ai pas hésité! Cependant, il a eu de gros problèmes de santé qui l’ont contraint à cesser les chantiers. Le temps de se soigner, il a appris à gérer toute la partie administrative de l’entreprise et y a pris goût. Très vite, il m’a secondé afin que je puisse progressivement m’investir davantage dans la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb). Aujourd’hui, au bout de dix ans, l’entreprise pourrait fonctionner sans moi. Ce n’est pas forcément facile de dépasser la relation père-fils et de limiter la place de l’affectif dans le travail. Il faut beaucoup dialoguer, être curieux de ce qui se pratique ailleurs et se donner du temps pour lâcher la direction progressivement et organiser aumieux la succession. Pour ma retraite, tout est prêt!

pas assez en compte les dimensions humaines et qui risquent d’entacher durablement les relations familiales » , note Christine Blon- del. En n, préparer sa successionà la tête d’une entreprise, c’est apprendre à faire confiance à son enfant dans un cadre professionnel pour parvenir, à terme, à lâcher prise. Travailler en famille comporte toutefois un risque. « Les enfants qui ne participent pas à l’entreprise familiale peuvent idéaliser et jalouser une situation qui permet à leur frère ou à leur sœur d’avoir un emploi, un sa- laire et de partager beaucoup de choses avec leurs parents » , prévient Christine Blon- NÉGLIGER LES RELATIONS FAMILIALES

del. Ou, au contraire, ils peuvent être ravis de ne pas travailler avec leurs pa- rents, constatant que cette relation pro- fessionnelle empiète trop fortement sur leur relation personnelle. Dans un cas comme dans l’autre, il est nécessaire de réserver des temps de communication sur l’avenir de l’entreprise en impli- quant toute la famille. « Les envies doivent être exprimées, discutées, et leurs e ets sur l’entreprise et les membres qui y travaillent étudiés » , insiste la consultante. Et ce, régulièrement, car la position de cha- cun peut évoluer avec le temps. Paral- lèlement, ajoute-t-elle, « il faut se xer des règles et se réserver des moments purement familiaux » , a n que la sphère privée ne soit pas réduite au travail.

MASTERFILE - MIKAEL LAFONTAN

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