PEPS

chute de revenus. Même principe pour les professionnels libéraux, dont les multiples taux, seuils et plafonds de cotisations existants devraient égale- ment s’aligner. UNE PENSION DE RETRAITE MINIMALE POUR TOUS Afin de contenir le taux de pauvreté des retraités, il devrait y avoir un mi- nimum de pension équivalent à 85 % du Smic net, soit 1 000 euros net par mois. « Cela permettra de creuser l’écart de pension actuel entre les personnes ayant toujours travaillé, mais avec de faibles salaires, et celles n’ayant pas travaillé longtemps. C’est une façon de réévaluer le travail » , précise un technicien du cabi- net de Jean-Paul Delevoye. Pour obte- nir cette retraite plancher, certaines professions, comme les exploitants agricoles, devraient cotiser moins qu’actuellement, d’autres, comme les commerçants et les artisans, davan- tage. Pour les micro-entrepreneurs, et surtout pour ceux qui travaillent principalement sous ce statut et versent des cotisations selon leur

chi re d’a aires, un plancher de coti- sations obligatoires pour une garantie annuelle minimale de points pourrait faire son apparition. LE CALCUL DES PENSIONS ENQUESTION Pour obtenir un point de retraite, il fau- dra l’équivalent de 10 euros de cotisa- tions productives de droit. Cette valeur d’acquisition, prévue au démarrage du nouveau système, pourrait se renché- rir au fil des années. Lors du passage en retraite, les points seront conver- tis en fonction d’un rendement fixé à 5,50 % l’an pour le moment, sachant que le rapport précise qu’il ne vaut que pour un départ à l’âge du taux plein, à 64 ans, et non à 62 ans, et que cette valeur de service ne pourra être actée

retraites. Cette hausse de l’âge d’équilibre ou âge du taux plein va d’ailleurs tout juste compenser l’allongement de la durée de la vie. Le véritable enjeu, ce n’est pas tant cet âge d’équilibre que les inégalités d’espérance de vie. Il faut que le nouveau système arrive à les gérer d’une façon qui reproduise ou qui améliore l’existant. Un régime dont les paramètres doivent s’adapter tous les cinq ans aux évolutions économiques et démographiques peut-il inspirer confiance? L’adaptation s’impose à tous les systèmes, quels qu’ils soient. Elle peut se faire par à-coups, et c’est ce que l’on a connu avec les grandes réformes de 1993, 2003, 2010 et 2014. Elle peut aussi se faire de façon plus continue, au long cours. C’est un des objectifs du nouveau régime de retraite. Même si la confiance ne se décrète pas, il serait paradoxal que plus de régularité et plus de transparence se traduisent en définitive par plus de défiance envers le nouveau système de retraite. Bon à savoir La transition sera longue V La convergenceenuneseule etmême règlepour tousnesera complètequ’au termed’unepériode de transitionqui devrait courir auminimumjusqu’en2040. qu’en 2024 « en fonction des hypothèses économiques qui prévaudront alors » , selon Jean-Paul Delevoye. En clair, un point vaudrait 0,55 euro par an de façon via- gère. Comme aujourd’hui, des points de solidarité pour les périodes de chômage indemnisé, maladie, invalidité, mater- nité… seront attribués. Leurs conditions d’octroi (nombre, bases de référence) restent toutefois à préciser.

TROIS QUESTIONS À

Didier BLANCHET président du Comité de suivi des retraites et économiste à l’Insee

Une réforme de cette ampleur était-elle vraiment indispensable? Les réformes passées se sont toutes attachées à résoudre les déséquilibres financiers de notre système de retraite. Les dépenses de retraite sont

CAS PRATIQUE

Les cotisations retraite d’un salarié gagnant 2000 euros brut par mois (parts patronales et salariales)

AUJOURD’HUI

APRÈS LA RÉFORME

Cotisations retraite de base 15,45 % + 2,30 % non générateurs de droits

à peu près stabilisées, en projection, à environ 14%du revenu national. Il s’agit de rationaliser et de simplifier ce système, pour mettre fin à l’idée que les retraités ne sont pas tous logés à lamême enseigne.

Cotisations régime universel 25,31 %

Cotisations retraite

+ 2,81 % non générateurs de droits

complémentaire 6,20 %* + 2,15 % non générateurs de droits 26,10 %

L’âge d’équilibre du système évolue. Ce sera au détriment des futurs retraités?

Le débat sur l’âge d’équilibre doit être remis à sa juste place. 64 ans, c’est déjà l’âgemoyen de liquidation des

28,12 %

*Cotisations soumises à un taux d'appel de 127 % (100 % donnent des points, 27 % financent le régime).

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