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1_ La pierre deVolvic habille l’édi ce, des dalles jusqu’aux piliers soutenant les ogives. Commencé en 1248, le chantier de la cathédrale gothique s’est achevé vers 1884 d’après les plans de Viollet-le-Duc. 2_ La statue de laViergeMarie dans la chapelle de l’Apocalypse de la cathédrale. 3_ L’Annonce prophétique duMessie dans la chapelle de la Genèse, qui abrite également les statues du jubé détruit.
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Geneste, Notre-Dame-du-Port fut une belle façon de nir sa carrière sur un projet exceptionnel : « L’ensemble des tran- septs était couvert en dalles de Volvic. Nous avons repris des tuiles en terre cuite et pour cela nous avons dû changer les pentes des absidioles, toutes di érentes. La durée d’une restauration permet aux gens de se l’approprier. Celle-ci dura huit ans. » Pour rendre ce que l’on prend, s’inscrire dans le vivant d’unbâtiment, il est besoindedélicatesseet de temps! Un tempsqui coule comme l’eaudesquelque cinquante fon- taines et bassins, de di érentes époques et de styles variés, que compte la ville de Clermont-Ferrand. Parmi elles, la fon- tained’Amboise, sansdoute laplus ancienne, est aujourd’hui située place de la Poterne, tout en haut de la butte. « Recon- nue pour ses qualités intrinsèques, la pierre de Volvic ne craint ni l’eau, ni le gel, ni les attaques chimiques ordinaires. C’est pourquoi, dès les XV e et XVI e siècles, elle fut exportée en bateau, par l’Allier puis la Loire, hors de son territoire éco- nomique naturel» , expliqueYvesConnier. En 1529, elle rejoint même les jardins du plus grand hôtel Renaissance de Tours, où elle fut utilisée pour la confectiondubassinde la fontaine des Amoureux. «Elle y côtoie une pile centrale enmarbre de Carrare, une comparaison assez chic!»
aux restaurations. Même le pavé des rues parle à qui sait entendre. «Autrefois, chacun était taillé à la main de façon arrondie pour que les chevaux ne glissent pas. Aujourd’hui, on pave avec des pierres carrées et lisses, importées d’Ita- lie» , poursuit Louis Geneste. La provenance des matériaux, leur usage, tout a un sens. Avant le XII e siècle, les bâtisseurs auvergnats rent le tour de toutes les pierres taillables de la région: les granits du plateau, les sédiments de calcaires et de grès de Limagne, les laves et leur éventail de basalte, de pouzzolaneoude trachytebleuté…Localement, l’arkose fut la plusexploitée. Ellevenait deMontpeyroux, le “mont pierreux”, et des bords de l’Allier dans la plaine de Vic-le-Comte. Sous son apparence uniforme, Clermont-Ferrand recèle toute la richesseminéraleduPuy-de-Dôme. « Dans ce département, il y a des taches de couleurs dans tous les sens » , remarque Yves Connier. L’emblème de ce kaléidoscope, Notre-Dame- du-Port, marqua un point de bascule dans l’architecture de la ville. C’était avant l’avènement de la pierre de Volvic et du gothique. Le belvédère donnant sur le chevet est un incon- tournable de la cité. «Les polychromies décoratives et struc- turelles ne sont jamais régulières, elles sont plus fantaisistes. Cela n’est ni sec ni monotone» , dit Yves Connier. Pour Louis
JEAN-PAUL AZAM / HEMIS.FR (2)
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