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Âge par âge
de à 5 7 ans
Est-ce que Léa parle à son doudou? Non: elle bavarde dans son sommeil. C’est fréquent chez les enfants, surtout après une journée mouvementée.
Elle parle endormant C ’est pas moi qui l’ai fait tomber! », s’exclame Léa à… 2 heures du matin. Puis elle se met à marmonner. Vous vous approchez: elle dort à poings fermés. Quelques nuits plus tard, elle lance: «Rends-moi ma bille! » «Quelle bille? », demandez-vous. Et Léa de vous répondre: « La jaune qui brille ». Elle dort pourtant comme un ange. Certaines nuits, vous l’entendezmême rire. Un phénomène inoffensif
pas le jeunebavard. S’il parle intelligiblement, vous pouvez lui répondre, un court dialogue peut alors s’engager avant que l’enfant revienne au silence. Le lendemain, il ne se souviendra plus de rien. Le stress, un facteur favorisant Si l’enfant a de la fièvre, s’il est stressé ou anxieux, s’il est plus fatigué que d’habitude, il aura plus ten- dance à parler la nuit, quelle que soit la phase de son sommeil, mais plus fréquemment pendant une phase de sommeil paradoxal, c’est-à-dire lors- qu’il rêve. Les événements survenus dans la jour- née, spécialement s’ils sont facteurs de stress, jouent directement sur ce bavardage nocturne. Il s’est bagarré avec des copains? Vous en entendrez sûrement parler cette nuit. D’une manière gé- nérale, l’activité physique et l’excitation en fin de journée favorisent le phénomène. «C’est notam- ment le cas des enfants qui pratiquent un sport le soir », observe leDr Vecchierini. Bien que la somniloquie n’altère en rien la qualité du sommeil ni son pouvoir réparateur, elle peut vous indiquerquevotreenfant est sujet austress, et qu’il a sans doutedes journées chargées, fatigantes. Avous de faire en sorte de calmer le jeu, de ralentir le rythme, notamment en finde journée. Restez vi- gilants quant à son hygiène de vie, veillez à ce qu’il ait des soirées calmes et des horaires de coucher réguliers. Cela dit, s’il éclate de rire en dormant, aucundoute, il a passé une bonne journée. l ANNE VANWAEREBEKE
Léa fait de la “somniloquie”, elle parle en dor- mant, comme beaucoup d’enfants de son âge qui chuchotent, marmonnent, rient ou parlent, plus ou moins fort, de façon plus ou moins intelli- gible. «C’est un phénomène banal chez l’enfant, et qui ne nuit pas à la qualité du sommeil, précise Marie-Françoise Vecchierini, neuropsychiatre spécialiste du sommeil. En effet, cela n’engendre aucune modification visible sur l’électroencépha- logramme(enregistrementde l’activitécérébrale), pasmême desmicroréveils. » Parmi ces bizarreries que l’on nomme “parasom- nies”, la somniloquie est un phénomène proche du somnambulisme. «On en connaît peu les mé- canismes et les causes précises, mais on a identifié des facteurs héréditaires, poursuit la spécialiste. Cela disparaît à l’adolescence. » Inutile de vous in- quiéter donc, devant cette particularité tout à fait inoffensive du sommeil de votre enfant. Pourtant, lorsque Marcus lance une de ces excla- mations en pleine nuit, ça surprend! Ne réveillez
« Quand ma fille est rentrée au CP, elle s’est mise à parler la nuit… Je me précipitais dans sa chambre pour aller l’écouter, afin de savoir si à l’école elle n’avait pas de problème. Mais je ne comprenais pas ce qu’elle disait ! » Sonia, maman de Sarah, 6 ans.
QUINTANILLA/STOCK
46 PARENTS Mai 2018
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