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Je veux accoucher péridurale

avec une

C hacune a son propre seuil de tolé- rance à la douleur: pour deux femmes sur trois, le travail et l’accouchement déclenchent des douleurs aiguës in- tenses*. Une étude les situe plus fortes que les douleurs d’une fracture… La douleur physique peut en plus être majorée par une souffrance psychique: peur de la douleur ou de l’accouche- ment, angoisse que ça se passe mal, impression de ne rien maîtriser… D’où l’importance d’une bonne préparation en amont. Pendant des siècles, les femmes ont fait avec ce “mal joli” comme on le surnommait. De nos jours, la ma- jorité des femmes souhaitent que ça se passe sans douleur et ont recours à la péridurale. Une question de confort donc, mais pas seulement! Une sécurité au cas où La péridurale a aussi un côté sécuritaire, sou- ligne le Dr Lemaitre, anesthésiste-réanima- teur, et permet en cas d’imprévu d’effectuer rapidement certains gestes (césarienne, ex- traction instrumentale, révision utérine…) en évitant de recourir à une anesthésie générale, particulièrement à risque chez la parturiente. Pour certains accouchements qui nécessitent parfois d’intervenir vite, les médecins la re- commandent. C’est le cas si votre bébé est en siège ou si vous avez un utérus cicatriciel, mais également si vous attendez des jumeaux. Sa- chez toutefois qu’on ne vous l’imposera jamais Poser une péridurale consiste à injecter un anesthésique local et un dérivé morphinique très dilués, dans l’espace péridural, là où sont situées les racines nerveuses de la zone de l’utérus et du petit bassin. L E BUT ? Soulager les douleurs des con- tractions utérines tout en préservant les facul- tésmotrices. Ce qui est indispensable pour être active lemoment venu quand il s’agira de pous- ser le bébé vers la sortie. On utilise de toutes et que le choix vous appartient. Une pose sans douleur

petites concentrations afin d’agir uniquement sur les racines nerveuses les plus fines, celles où chemine la douleur. L’anesthésiste va d’abord pratiquer une anesthésie locale pour endormir la peau du dos – ça picote! –, puis enfonce dé- licatement une aiguille dans l’espace péridural, entre deux vertèbres lombaires. Vous sentirez justeunepressionauniveaududos suivied’une sorte de barre en bas du dos. Une fois en place, il glisse par l’aiguille un cathéter (fin tuyau) qui sera relié à une pompe automatique. L’aiguille est alors retirée. L’anesthésiste s’assure ensuite du bon positionnement du cathéter. Le produit agit en une quinzaine de minutes et aussi long- temps que nécessaire grâce à un débit continu, programmé par l’anesthésiste. BONUS : si la douleur réapparaît, lesmamans peuvent s’auto-administrer des petites doses complémentaires de produit grâce au système PCEA (analgésie péridurale contrôlée par le patient). Ce système permet d’ajuster fine- Pour enprofiter pleinement, mieux vaut se dé- cider avant que les contractions soient trop in- tenses et rapprochées (on fixe souvent 7 cmde dilatation comme limite). Sinon, vous risquez d’avoir des difficultés à rester immobile du- rant la pose ! Dans l’idéal, on préfère aussi at- tendre que le col soit ouvert à 3 cm– signe que le travail a vraiment débuté –pour lamettre en place. Mais ne soyez pas trop inquiète, si vos contractions sont insupportables, alors que le col est à peine entrouvert, ou si vous vous dé- cidez très tardivement, l’anesthésiste fera tout pour vous soulager. Un bilan indispensable En dehors de certaines contre-indications médicales (trouble de la coagulation sanguine, infection sévère avec fièvre, allergie avérée aux anesthésiques locaux, infection cutanée à l’endroit de la piqûre, certaines rares patho- ment les doses d’anesthésiques. Ni trop tôt, ni trop tard

64 % des femmes souhaitaient une analgésie péridurale avant d’accoucher (Source: enquête périnatale 2016)

« JE PENSAIS M’EN PASSER! »

J’avais une appréhension sur d’éventuels effets sur le bébé.J’avais donc mis le paquet pour gérer les contractions le jour J: préparation classique, sophro, acupuncture…Je suis arrivée à la maternité après avoir rompu la poche des eaux et j’ai eu des contractions pénibles durant 24 heures que j’ai supportées grâce à la respiration. J’étais exténuée! À 3 cm de dilatation, on m’a proposé la péri et j’ai accepté. Le SOULAGEMENT! Mis à part quelques tremblements et la sensation de jambes engourdies, je ne regrette pas. Ma fille est née deux heures après. Clémence, maman de Paloma, née en février dernier

PARENTS Mai 2018 31

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