Les fruits rouges, champions de l'anti-âge
Tous les produits bios se valent-ils ? O ui, en théorie. C’est important, car, selon l’Agence Bio, le taux d'importation des produits biologiques se situait à 33,1 % en 2019 (il était de 33,7 % en 2018). « En Europe, il existe une réglementation concernant l’agriculture bio, dit Nadine Lauverjat, coordinatrice de Générations Futures. Les États membres sont soumis au même cahier des charges, sauf dérogations. » Mais qu'en est-il pour un riz asiatique ? « Il existe des accords d’équivalence entre l’Union européenne et une centaine de pays », assure Frédéric Denhez, écologue. « Quand un exportateur souhaite obtenir le label, nos organismes certificateurs se rendent sur place pour vérifier si tout est conforme à nos cahiers des charges », précise Emmanuelle Kesse-Guyot, directrice de recherche à l’Inrae. Les végétaux bios peuvent-ils être cultivés en hors-sol ? Cela est interdit. « En revanche, il est possible de cultiver sous serre, tant qu’il y a contact avec le sol, précise Frédéric Denhez. Cela peut être discutable dès lors que l'on produit des légumes hors saison. »
Pour être considéré comme étant bio, chaque produit doit répondre à une réglementation très stricte.
● LES VÉGÉTAUX BIOS SONT-ILS EXEMPTS DE PESTICIDES ? Pas forcément. « Dans un monde pollué depuis le début de l’ère industrielle, une contamination reste toujours possible lors de la culture, du stockage ou du transport, précise Frédéric Denhez. Mais elle est très faible. » Ainsi, sur la base des études publiées, lorsque l'on trouve des résidus dans des aliments bios, il s’agit de traces, c'est-à-dire de quantités inférieures à 0,01 mg/kg. Un suivi de fruits et légumes pendant dix ans en Allemagne avait conclu, en 2013, à des quantités de résidus de pesticides 180 fois moins élevées dans le bio que dans le Quid des pesticides ?
asso.fr). Certaines ne sont pas dénuées de toxicité pour la nature. « Cela est examiné au cas par cas, les agriculteurs devant prouver qu’ils ne peuvent faire sans », ajoute Marie-Josèphe Amiot-Carlin, directrice de recherche à l’Inrae. ● LES PRODUITS BIOS PEUVENT-ILS CONTENIR DES OGM ? Non, car la réglementation européenne interdit leur utilisation au niveau des plantes, animaux, additifs, fourrages, fertilisants... Cette interdiction est un plus car, si cultiver et commercialiser des OGM dans la filière conventionnelle est interdit en France, il est possible d’en importer pour les animaux d’élevage, et le consommateur peut en ingérer indirectement dans les viandes, les œufs, le lait...
conventionnel. Selon cette étude, 74 % des aliments conventionnels contenaient des résidus, 18 % des traces résiduelles et 8 % rien. Seulement 5 % des bios contenaient des résidus, 30 % des traces résiduelles et 65 % rien. ● QUELS SONT LES PESTICIDES AUTORISÉS ? Ceux dits naturels, car le but est de restreindre au maximum les intrants extérieurs. Les produits phytopharmaceutiques autorisés doivent provenir de substances naturelles ou dérivées de substances naturelles. Parmi elles, le cuivre (bouillie bordelaise...), l’huile de paraffine, le soufre, le kaolin, le bicarbonate de potassium, le vinaigre, l’ortie... La liste est disponible auprès de l’Institut de l’agriculture et de l’alimentation biologiques (itab.
CHERRIES / STOCK.ADOBE.COM
45 HORS-SÉRIE I SANTÉ MAGAZINE
Made with FlippingBook PDF to HTML5