Les cathédrales de notre histoire
La courte nef de cinq travées de la lumineuse cathédrale de Meaux, édifice gothique bâti sur plus de 350 ans.
et 1200 environ, un déambulatoire, trois chapelles rayonnantes, les bas-côtés du chœur, un niveau de tribunes et les bas-côtés intérieurs. Marie de France, fille de Louis VII et Aliénor d’Aquitaine et épouse du comte de Champagne Henri I er le Libéral, est ensevelie dans la cathédrale en 1198. Les derniers Capétiens pour mécènes Au cours du xiii e siècle, les travaux se pour- suivent, et la cathédrale est modifiée plusieurs fois, notamment le chœur. Sortent ainsi de terre la nef, d’une hauteur remarquable de 31 mètres sous voûtes, ce qui lui apporte une lumière excep- tionnelle, le transept et une chapelle supplémen- taire. Certains éléments s’inspirent d’autres cathédrales, comme Amiens, Reims, Rouen, et plus tard Notre-Dame de Paris pour la façade du transept nord. Les deux portails du transept rendent hommage à Étienne, premier martyr chrétien. Jeanne de Navarre, reine de Navarre et comtesse de Brie, de Champagne, de Troyes et de Meaux, épouse du roi de France Philippe IV le Bel, soutient financièrement la construction de la cathédrale. Ses fils, les rois Philippe V le Long et Charles IV le Bel, accordent successivement des terrains pour agrandir la cathédrale et une généreuse donation. Leur successeur, Philippe VI, autorise l’allongement de la nef. Entre le xiv e et le xvi e siècle, les travaux sont successivement inter- rompus par une révolte paysanne – écrasée par le comte de Foix, Gaston Phoebus –, l’occupa- tion anglaise pendant la guerre de Cent Ans et le pillage par les protestants lors des guerres de Religion. Au xix e siècle, la cathédrale bénéfi- cie d’une importante campagne de restauration extérieure. Construite en pierre de Varreddes, un matériau d’une très jolie teinte chaude mais qui s’avère très friable, elle s’est en effet considéra- blement dégradée sous l’effet de l’érosion.
Bertrand Gardel / hemis.fr
Le souvenir de Bossuet À l’intérieur de l’édifice, deux statues rendent hommage à Bossuet (1627-1704), personnage emblématique de Meaux: l’une le représente assis dans sa chaire épiscopale, l’autre debout en train de prêcher, entouré du dauphin, de Turenne, de Louise de La Vallière et d’Henriette d’Angleterre. L’écrivain et homme d’Église est enterré dans le chœur sous une dalle funéraire de marbre noir. Jacques-Bénigne Bossuet est évêque de Condom lorsque Louis XIV l’appelle à la Cour pour être le précepteur du dauphin jusqu’au mariage de celui-ci. Auteur de plusieurs traités et de remar- quables sermons et oraisons funèbres, il est élu membre de l’Académie française en 1671. C’est pour le remercier de ses services que Louis XIV le nomme évêque de Meaux en 1681. L’Aigle de Meaux, comme on le surnomme, s’il s’absente pour se rendre à Paris ou à Versailles, n’en remplit pas moins ses charges épiscopales avec engagement, jusqu’à sa mort en 1704.
Monument à Jacques- Bégnine Bossuet (1820), ancien évêque de Meaux, dans la cathédrale Saint-Étienne.
Gilles Rigoulet / hemis.fr
SECRETS D’HISTOIRE
57
Made with FlippingBook - Online Brochure Maker