Les cathédrales de notre histoire

DANS LE SECRET DES CATHÉDRALES

uand Thérèse vient à Bayeux avec son père, c’est pour rencontrer Mgr Hugonin en sa cathédrale. En cette veille de Toussaint, elle porte sa plus jolie robe blanche et a coiffé ses cheveux en chignon pour paraître plus âgée. Dix mois plus tôt, dans la nuit de Noël 1886, l’Enfant Jésus l’a fait naître à elle-même et l’a armée pour la guerre: malgré son jeune âge, elle veut rejoindre ses deux sœurs aînées au carmel de Lisieuxet, àBayeux, espèreobtenir l’aval de l’évêque. Elle découvre la plus lumineuse des cathédrales de France: le roman et le gothique se sont unis pour en faire un joyau de l’architecture médiévale. Désillusion dans la maison de Dieu Alors qu’il pleut abondamment, la cathédrale dresse fièrement au centre de la ville ses tours médiévales, dont l’imposante tour centrale res- taurée quelques années plus tôt par l’ingénieur Eugène Flachat. De la grande tour, il avait gardé la base gothique, et remplacé le dôme classique par un dôme métallique, plus moderne, surmonté d’une flèche dominant toute la région. Les deux tours romanes qui encadrent le massif occidental sont couronnées de flèches de pierre, et la tour nord abrite un des plus anciens beffrois de France. La façade gothique est ornée de cinq porches, dont seuls les trois du centre servent d’entrée à la cathé- Au cours de la nuit de Noël 1886, Thérèse décide de rejoindre ses deux sœurs aînées au carmel de Lisieux, mais vu son jeune âge, il lui faut obtenir l’autorisation de l’évêque. Le 31 octobre 1887, son père l’accompagne à la cathédrale de Bayeux, joyau d’architecture où le roman et le Thérèse à Bayeux : rencontre avec la lumière gothique s’unissent. Par Jean-François Cot tier Q

48

SECRETS D’HISTOIRE