Les cathédrales de notre histoire
LE CHEMIN DE LA VIE Avec son diamètre de 12,88 mètres et ses entrelacs blancs sur fond noir longs de 261,55 mètres, le labyrinthe de la cathédrale de Chartres fascine. Ces motifs étaient fréquents dans les églises du Moyen Âge même s’il n’en subsiste que peu aujourd’hui. Leur usage s’inspire du mythe païen de Thésée. L’architecte Dédale construisit un labyrinthe pour y enfermer le Minotaure. Chaque année, le roi Minos offrait des jeunes gens en pâture au monstre. Las de ce carnage, Thésée se porta volontaire mais avant de pénétrer dans le labyrinthe, il séduisit la princesse Ariane. Celle- ci lui offrit une pelote qu’il déroula dans les méandres de la bâtisse avant de tuer la créature et de retrouver la sortie en suivant son fil. Au Moyen Âge, le mythe est devenu une allégorie du triomphe de la vie éternelle sur la mort. Dès le xiii e siècle à Chartres, à l’occasion de Pâques, le prêtre cheminait dans le labyrinthe en suivant le rythme d’un chant grégorien alors que les fidèles formaient un cercle autour du motif. Arrivé au centre, le prêtre lançait à ses paroissiens une pelote jaune, couleur symbolique de la lumière, et ceux-ci la lui renvoyaient. Un jeu joyeux se mettait bientôt en place accompagné de rires. Ce moment festif symbolisait la résurrection du Christ. Si ce rite pascal a aujourd’hui disparu, croyants et non-croyants sont désormais invités à déambuler dans le labyrinthe pour méditer. Les circonvolutions du chemin représentent celles de la vie. Le point d’arrivée est une allégorie de la transcendance mystique ou divine. À chacun de choisir.
Sylvain Sonnet / hemis.fr
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