Les cathédrales de notre histoire

UNE NÉCROPOLE MILITAIRE Sous l’ancienne chapelle royale et son Dôme reposent bien entendu Napoléon dans son imposant sarcophage et dont la dépouille fut rapatriée en 1840, son fils l’Aiglon (transféré sur les ordres de Hitler en 1940), ses frères Joseph et Jérôme, mais également de grandes figures militaires au sein de la crypte conçue par l’architecte Visconti : Rouget de Lisle, Vauban (cœur), Turenne, Kléber, La Tour d’Auvergne (cœur), Duroc, Bertrand, Foch, Leclerc (cœur), Lyautey, Mac-Mahon, etc. 14 victimes de l’attentat de Fieschi contre Louis-Philippe (1835) y sont également ensevelies.

être parce qu’il est un protégé de son grand rival Colbert. Il demande alors à Jules Hardouin- Mansart de reprendre le projet. Ce dernier ima- gine une église dotée d’un immense dôme mais Colbert s’oppose à cette idée, jugée trop oné- reuse. Ce n’est qu’à la mort de ce dernier, que Louvois débloque la situation en reprenant ses charges et en octroyant de nouveaux finance- ments. Il voulait d’ailleurs y être enseveli. Deux églises en une Il y a en réalité deux églises : celle du Dôme, une chapelle réservée au roi et à la famille royale et coiffée du célèbre dôme, et l’église Saint-Louis (en hommage à Louis IX), réser- vée aux soldats. Le roi pouvait ainsi assister à la messe face à ces derniers. C’est l’église Saint- Louis qui a obtenu le statut de cathédrale. Les deux parties bénéficient d’accès séparés (les soldats entrent par la cour d’honneur) et une verrière, ajoutée plus tard (1873), formalise leur séparation, bien qu’à l’origine leur maître-autel était commun. En réalité, la chapelle correspond au chœur et au transept de l’église, la cathé- drale à sa nef. Et les soldats pensionnaires des

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Napoléon I er repose depuis la seconde moitié du xix e siècle dans un sarcophage, placé au cœur de la crypte de la cathédrale Saint-Louis- des-Invalides.

Invalides, qui peuvent s’y rendre dès 1679, étaient alors obligés d’assister aux offices matin et soir. Aimé des soldats, Napoléon sera très attaché aux Invalides dont l’image restait jusqu’alors asso- ciée au Roi-Soleil (Louis XV et Louis XVI ne s’y étaient pas ou peu rendus). En 1804, l’empereur y organise une grande cérémonie de remise de la première Légion d’honneur à des officiers mais aussi à des personnalités civiles méritantes. Celle-ci se déroulera sous le Dôme où, bien des années plus tard, la dépouille de l’Empe- reur sera installée pour l’éternité. Particularité de la cathédrale Saint-Louis, des drapeaux pris à l’ennemi, trophées de guerre, ornent toute la nef. Ainsi, malgré la séparation de l’Église et de l’État, la cathédrale est la seule, en France, à arborer l’emblème national en son sein.

Napoléon visite la salle Napoléon à l’infirmerie de l’Hôtel des Invalides (vers 1812), en février 1808, accompagné de généraux et de médecins, d‘Alexandre Veron-Bellecourt.

Luisa Ricciarini / Leemage

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