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assez protectrice

Patrick LOISELEUR

Vice-président de l’association Face à l’inceste

Les parlementaires ont déconstruit ce qui aurait permis de protéger les enfants \\ Pour réprimer la pédocriminalité, l’établissement du seuil d’âge à 15 ans et la définition de crime spécifique pour l’inceste sont essentiels, et la France rattrape son retard sur l’Allemagne, le Royaume-Uni ou la Belgique. Cette loi s’inscrit dans un contexte d’évolution de la société qui pousse les parlementaires à faire en 2021 ce qu’ils ont refusé en 2018. Néanmoins, il faut relativiser ces progrès sur au moins deux points. Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, a insisté lourdement sur la préservation des « amours adolescentes » et a parlé d’inceste « consenti » dans un hémicycle impassible. Après ce discours scandaleux, les parlementaires ont aussitôt déconstruit ce qui aurait permis de protéger les enfants, notamment en abaissant le seuil d’âge de non-consentement de 15 à 13 ans dans certains cas et en ajoutant de la complexité. Dans la définition de l’inceste, ce crime commis par des collatéraux (frère, oncle, neveu) ne sera pas basé sur le lien familial mais sur l’autorité de droit ou de fait. Un homme de 18 ans qui viole sa sœur de 13 ans pourra plaider le « consentement ». Fini « l’interdit simple et clair » promis par le gouvernement ! //

ERIC GARAULT/PASCOANDCO

MA_CONCLUSION Le seuil d’âge de non-consentement à 15 ans ne s’appliquera pas si la différence d’âge entre l’agresseur et sa victime est inférieure à cinq ans. Il faudra prouver qu’il y a eu « violence, contrainte, menace ou surprise » et la défense plaidera « jeux sexuels consentis », contraires à la morale peut-être mais pas criminels.

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