GUIDE VERT MICHELIN TOURAINE POITOU

TOURS 195

Bible de Charles le Chauve. Des artistes venus d’Aix puis de Reims renouvellent et enrichissent la technique picturale de l’atelier abbatial. LES PREMIERS CAPÉTIENS Les invasions normandes atteignent Tours dès 853 : la cathédrale, les abbayes, les églises sont incendiées et détruites. Les reliques de saint Martin doivent être emportées et cachées jusqu’en Auvergne. L’abbaye entre en décadence et passe sous le contrôle des robertiens, abbés laïques au pouvoir temporel immense : parmi les 200 chanoines de l’abbaye sont choisis archevêques, évêques et abbés. L’un des grands vassaux d’ Hugues Capet , Eudes I er , comte de Blois et de Tours, obtient de celui-ci, vers 984, l’abbaye voisine de Marmoutier, appelée à prendre un grand essor au 11 e  s. Le surnom même de « Capet » viendrait d’une allusion à la cappa (manteau) de saint Martin  ; le succès de la nouvelle dynastie royale devrait donc beaucoup au nombre d’abbayes qu’elle coiffe (dont celle de St-Martin de Tours). DE LA MAISON D’ANJOU À CELLE DE FRANCE En 997, un gigantesque incendie détruit Châteauneuf (cité de pélerinage développée autour du tombeau de saint Martin) et l’abbaye St-Martin elle- même, qui doit être entièrement reconstruite, notamment la basilique de 471. En 1163, la Touraine appartient à l’empire Plantagenêt. Mais, en 1205, Philippe Auguste s’empare de la ville, qui restera définitivement française. Le 13 e  s. coïncide avec une période heureuse et prospère, marquée par l’adoption de la monnaie d’argent royale, frappée à Tours, puis dans d’autres villes du royaume, le denier tournois , préféré peu à peu au denier parisis. En 1308, Tours accueille les états généraux du royaume, convoqués par Philippe le Bel pour condamner l’ordre du Temple. Bientôt s’ouvre une période difficile avec l’arrivée de la peste noire (1351) et de la guerre de Cent Ans. La capitale de Louis XI Sous Louis XI , Tours fait figure de capitale du royaume et se voit dotée d’un maire en 1462. Le roi aime la région et réside au château de Plessis. De nou- veau, on y mène une vie facile, tandis que la présence de la Cour attire de nombreux artistes, dont le peintre Jean Fouquet (né vers 1420 et mort à Tours entre 1477 et 1481). Il est l’auteur, parmi d’autres chefs-d’œuvre, de la Pietà de Nouans-les-Fontaines, de la Vierge à l’Enfant du château de Loches et des magnifiques miniatures des Grandes Chroniques de France ou des Antiquités judaïques . Après la mort de Louis XI en 1483 au château de Plessis, la Cour émigre à Amboise. Les Temps modernes Les ouvriers et autres métiers de la soie composent un monde d’artisans, d’intellectuels et d’artistes où la Réforme trouve ses premiers adeptes. Tours devient un des centres les plus actifs de la nouvelle religion. En 1562, les calvi- nistes saccagent l’abbaye St-Martin. Les catholiques se vengent : dix ans avant la St-Barthélemy, 200 à 300 huguenots sont jetés à la Loire. En mai 1589, Henri III et le parlement de Paris se replient à Tours qui, en la circonstance, retrouve son rôle de capitale du royaume. Demême, Tours est très brièvement choisie en septembre 1870 comme siège du gouvernement de la Défense nationale , ainsi qu’en juin 1940… juste avant que le gouvernement ne fuie à Bordeaux. Depuis le 30 novembre 2000, le Val de Loire, dont Tours est l’une des 6 villes- portes, est inscrit sur la Liste du Patrimoine mondial de l’Unesco.

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