Echappées Belles en Bretagne

ÉCHAPPÉES BELLES

BRETAGNE

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L’église Notre- Dame- la-Blanche (1853), à Hoëdic. Pendues à sa voûte bleue étoilée de lys, des maquettes de bateau offertes en ex-voto par les marins réchappés du pire.

HOUAT ET HOËDIC LES FRATERNELLES

Peut-on dissocier ces deux îles, séparées seulement par un simple détroit nommé passage des Sœurs ? Leur nom breton signifie « le canard » et « le caneton ». Si Houat est toujours une île de pêcheurs, dynamique, Hoëdic est plus fragile. Nombreux sont ceux qui admirent Houat… mais ont un faible pour Hoëdic.

T E X T E D E M A R I E L E G O A Z I O U P H O T O G R A P H I E S D ’ H E R V É R O N N É

Solidaires jusqu’à se doter au milieu du XIX e siècle d’une charte commune réglant la vie de leurs habitants sous l’autorité des recteurs, Houat et Hoëdic ont longtemps vécu à l’écart du continent. Le curé, accomplis- sant les tâches d’officier d’état civil, de maire, de syndic des gens de mer, d’agent des douanes, de receveur des postes, de percepteur et de juge de paix, il était normal qu’il dicte sa loi. BON SENS ET SOLIDARITÉ En 1822, le curé d’Hoëdic puise à la fois dans la République de Platon et les us et coutumes locaux pour écrire une charte qu’il soumet au vote de ses paroissiens et que les voisins de Houat vont aussi adopter. C’est ainsi que les recteurs successifs administrent les îles, en créant des équipements collectifs, tels le port et le moulin. En fait, la plupart des articles sont des modèles de bon sens et de solidarité ; ils s’inscrivent dans

de partir naviguer trop jeunes « sous peine d’être ignorants et corrompus ». Quant aux filles, jusqu’à leurs 30 ans, elles doivent demander l’autorisation du recteur si elles veulent quitter l’île !

la morale de leur époque. Un système de prêt sans intérêt est mis en place pour aider les pêcheurs. L’institutrice gère une coopérative de ravitaille- ment. Les garçons n’ont pas le droit

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