Echappées Belles en Bretagne
Dans leurs casiers à crustacés, les pêcheurs molénais remontent homards, araignées, crabes… Depuis 2008, l’ormeau de Molène bénéficie d’un label valorisant une pêcherie responsable.
DE L’USAGE DES ALGUES Une grande part de cette récolte est débarquée au port de l’Aber-Ildut car, depuis 1978, plus besoin de faire sécher les algues, elles sont vendues « mouillées » ! Si les algues sont des ressources alimentaires potentiel- lement intéressantes, elles ne font pas encore partie de l’univers gastro- nomique des Français. En revanche, elles sont exploitées par les indus- tries pharmaceutique, alimentaire et cosmétique sous la forme d’algi- nate, qui entre dans la composition de centaines de produits. Elles sont aussi utilisées comme engrais par les paysans et jardiniers du littoral, pour amender les potagers… Il faut seulement penser à les laisser sous la pluie pour les dessaler, avant de
les épandre sur les terres. À Molène, une île sans bois, on les faisait sur- tout sécher pour faire du feu ! Et on les employait comme combustible pour le fumage des viandes. Fumées au-dessus d’un feu de goémon, elles s’imprègnent d’un goût d’iode très prononcé ! Aujourd’hui, la fameuse saucisse de Molène, très appréciée des gourmets, est le plus souvent fabriquée… au Conquet. Elle est tou- jours fumée, cependant, avec des algues récoltées dans l’archipel. ∑ + Point Information touristique de Molène Mairie, lebourg, 29259Molène. 0298073905. Office de tourisme du Conquet Parc de Beauséjour, 29217 Le Conquet. 0298896946. iroise-bretagne.bzh
C’est le principal lieu de récolte en France, exploité depuis plus d’un siècle et demi par une flottille de goé- moniers, jadis appelés « pigouillers ». Entre juin et septembre, ces navires, de Plouguerneau, de Saint-Pabu ou de l’Aber-Ildut, viennent arracher à la mer de longs rubans d’algues. Autre- fois, on faisait brûler le goémon dans les fours creusés à même la dune, pour en extraire des pains de soude : ils étaient ainsi plus faciles à trans- porter. De nos jours, on se sert d’un scoubidou, une sorte de vis sans fin, qu’on plonge dans l’eau pour arracher le goémon aux fonds marins. L’obser- vateur peu averti a toujours l’impres- sion que le bateau va couler, tant il gîte lorsque le scoubidou plonge, et tant il est chargé ensuite !
S O P H I E J O V I L L A R D « Ce que j’apprécie au plus haut point chez toutes les personnes que j’ai rencontrées sur ces îles, celles de l’archipel Molène-Ouessant en priorité, c’est leur mentalité. Comme je l’ai souvent entendu de la part d’Îliens, vivre à Molène, à Ouessant, à Groix ou à Hoëdic, c’est “faire avec ce que l’on a”. Effectivement, on ne peut faire qu’avec ce que l’on a… Du coup, l’entraide et la solidarité ne sont pas de vains mots. »
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