Echappées Belles en Bretagne

ÉCHAPPÉES BELLES

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de la dangerosité des eaux de la mer d’Iroise, Molène est connue comme étant la « capitale internationale du sauvetage en mer » : sa vedette sort souvent pour porter assistance. Elle apparaît comme un monticule, d’où aucun arbre ne dépasse. Ce qui expliquerait son nom, signifiant « l’ île chauve » en breton. Elle est suivie, telle l’annexe d’un navire, par son lédénès, délimitant un havre de paix au milieu de ces cailloux. C’est le « port » de Molène, là où accoste la navette et qui abrite de sacrés pêcheurs et marins. On dit que les Portsallais et les Conquétois, amar- rés en face, plus à l’est sur le conti- nent, jaloux de l’habileté de leurs voisins, les accusaient d’user de sor- tilèges pour emplir filets et casiers ! DES CLOCHERS EN GUISE D’AMERS Seul bâtiment émergeant du profil de Molène, le sémaphore, désarmé en 1983, est sans doute le monument le plus caractéristique de l’ île. Le plus utile aussi ! Salutaire pour bon nombre de marins, il a longtemps fait la fierté des îliens. Aujourd’hui, il continue de raconter le quotidien et les missions des sauveteurs, assu- rées par la SNSM (Société natio- nale de sauvetage en mer), ainsi que l’Histoire du naufrage du Drummond Castle. Ce steamer anglais sombra, le 16 juin 1896, alors qu’il s’apprê- tait à passer sa dernière nuit en mer. Celle-ci était très calme mais avec une visibilité réduite, à cause d’un

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Ci-dessus : Le sémaphore (1877), perçant au-dessus des maisons en granit. Désarmé, il accueille un centre d’interprétation consacré à l’Histoire des sémaphores, des signaux de navigation et des sauvetages en mer. Bien sûr, il sert encore d’amer aux bateaux entrant au port.

personnels, s’ajouta une souscription qui a permis d’achever le clocher de l’église d’Ouessant. Car les clochers, et particulièrement celui-ci, constituent d’excellents amers pour la navigation. Quant à Molène, les Anglais lui offrirent une horloge et une citerne d’eau douce. UNE NURSERIE SOUS¥MARINE Sur les estrans rocheux, la flore et la faune sont abondantes et variées. On y trouve les plus grands champs d’algues d’Europe, peuplés d’espèces nombreuses. Les laminaires occupent de vastes étendues et forment de véri- tables forêts à explorer avec masque et tuba. Oursins, ormeaux, vieilles, cre- vettes roses et jeunes tourteaux passent, dans ce milieu très riche, les premières années de leur vie : une vraie nurserie. Lors de randonnées palmées autour de Litiry, certains nageurs se retrouvent même « nez à museau » avec des phoques ! Compris dans le périmètre du Parc naturel marin d’Iroise, le champ d’algues molénais est très surveillé.

crachin dense. Des 250 personnes se trouvant à bord, équipage et pas- sagers, il y eut seulement 3 survi- vants. Les Molénais repêchèrent les noyés et voulurent leur donner une sépulture chrétienne. Cette sollici- tude toucha les Anglais, la reine Vic- toria en tête. À ses remerciements