Echappées Belles en Bretagne
ÉCHAPPÉES BELLES
BRETAGNE
SAINT MALO
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À 700 mètres au large, l’îlot du Petit Bé ( XVII e siècle) est surmonté d’un fort qui faisait partie du dispositif (avec les remparts et cinq autres édifices) conçu par Vauban pour défendre la cité malouine contre les Anglais et les Hollandais. Un sentier y donne accès deux fois par jour, à la faveur des marées.
LE CŒUR VIVANT DE L’INTRA´MUROS
retour du Grand Bé, dirigez-vous sur la gauche, vers une fortification qui se détache un peu des remparts. Il s’agit de la tour Bidouane, qui abri- tait la « sainte-barbe » (la réserve de poudre à canons). En novembre 1693, la marine anglaise qui atta- quait Saint-Malo tenta de lancer un navire chargé d’explosifs contre cette tour, afin de détruire l’enceinte. Mais la machine infernale échoua sur un rocher, encore bien visible, et bas- cula vers le large, expédiant vers… la flotte anglaise les projectiles desti- nés à la cité corsaire. Un événement qui marqua durablement les esprits !
> impose de dire que ces immeubles furent reconstruits presque à l’iden- tique après les bombardements de 1944 ; l’image, toutefois, reste par- faitement authentique. Pour un coup d’œil saisissant, à marée haute, mar- chez jusqu’à l’extrémité du môle des Noires, qui protège l’avant-port. Et, à marée basse, après avoir longé le pied des remparts par la plage, passez l’ île du Grand Bé, où un chemin monte vers le tombeau de Chateaubriand. Dans un cas comme dans l’autre, la vue qui se dégage est tout à fait comparable à celle que les Malouins pouvaient admirer au XVIII e siècle. De
En longeant encore les remparts, vous atteignez une cale pavée en forme d’éventail, qui donne sur la porte Saint-Thomas, le plus joli accès à la vieille ville. Et pas seule- ment parce qu’il s’y trouve une buvette à l’ancienne embrassant la plage. Il y a surtout, tout de suite à droite, un escalier qui monte vers les chemins de ronde et offre une belle vue sur les plus anciens immeubles malouins, ceux qui ne furent pas détruits en août 1944. Tandis qu’en prenant à gauche, vous débouchez sur la place
J É R Ô M E P I T O R I N
« La cité corsaire ! Quelle incroyable énergie, il s’en dégage ! Faire le tour des remparts vous vivifie le sang. Au pied de la statue de Surcouf, on réalise combien la vie intime de ce pays est maritime. Des corsaires d’autrefois aux coureurs des mers d’aujourd’hui, de la grande pêche sur les bancs de Terre-Neuve à la voile de plaisance, à Saint-Malo, cette phrase, que l’on prête à Aristote ou à Platon, prend tout son sens : “Il y a trois sortes d’hommes : les vivants, les morts, et ceux qui vont sur la mer”… »
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