Echappées Belles en Bretagne

ÉCHAPPÉES BELLES

BRETAGNE

SAINT MALO

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R E N C O N T R E

Jean-Yves Bordier expose sa passion crémière. Et quand on aime, on ne compte pas : sur les étals réfrigérés de sa boutique, le beurre se décline en une quinzaine de spécialités ! Nature ou parfumé, d’hiver ou d’été, salé ou sucré…, Jérôme et Sophie Ladame en trouveront forcément un à leur goût. La Maison du Beurre. 9 rue de l’Orme, 35400 Saint- Malo. 0299408879. lebeurre bordier.com

Échappées Belles - Bo Travail !

Jérôme déambule dans les ruelles de Saint-Malo « intra-muros » en compagnie de la dessinatrice Sophie Ladame, une Malouine d’adoption. Après une halte au « Café du coin d’en bas de la rue du bout de la ville d’en face du port » – on peut aussi dire : le « café Java »! –, ils poussent la porte d’une autre institution, la Maison du Beurre, fondée en 1927 et dirigée par Jean-Yves Bordier, maître beurrier. « Regardez la couleur de ce beurre ! Il n’y a pas de secret, la véritable carte d’identité du goût se situe dans ce que les productrices du lait, nos vaches, ont mangé. » Ses beurres se dégustent de mille façons : aux algues, au sarrasin, à la framboise, à l’oignon de Roscoff… Il n’empêche, la devise de Jean-Yves Bordier reste : « Usons sans abuser ». Comme toutes les bonnes choses, ils s’apprécient mieux avec modération.

L A M A I S O N D U B E U R R E B O R D I E R

suivis s’établissent avec Hambourg, Lübeck, puis Lisbonne, l’Andalousie, Madère… En outre, dès les années 1500 – et probablement avant –, les pêcheurs de la Bretagne du Nord pra- tiquent la pêche à la morue au large de Terre-Neuve ; c’est Saint-Malo qui en devient le premier port d’arme- ment. Cette combinaison guerre de course-armement-négoce-pêche à la morue, pratiqués simultanément, fera la fortune de la cité. L’ÉCLUSE, PASSAGE OBLIGÉ Pour vous faire une idée des pay- sages et points de vue du Saint- Malo de l’époque, empruntez à pied le chemin qui mène de la cathédrale

peine quelques dizaines de mètres de quais, situés au fond de l’actuel bas- sin Vauban, sous le château ! UNE CITÉ QUI A MISÉ SUR LA QUALITÉ Comment un port si isolé a-t-il pu acquérir une telle prospérité? En misant sur la qualité de sa flotte : en construisant des navires compé- titifs et en formant des équipages d’élite. Lesquels seront d’abord des corsaires qui se mettent au ser- vice du royaume franc ou du duché de Bretagne. Les corsaires se font également protecteurs des navires marchands, armés par les villes han- séatiques. Des rapports commerciaux

la grande plage où s’alignent désor- mais les Thermes marins, les hôtels et les villas anciennes, est un simple cordon littoral : ses galets forment une chaussée pour accéder à la ville, que chaque marée haute transforme d’ailleurs en île. Là où se trouvent aujourd’hui les quatre bassins du port de commerce, il n’y a que des grèves autour d’une grande vasière. Toute la zone a été gagnée sur la mer et des bassins en eaux profondes ont été aménagés aux XIX e et XX e siècles. Lorsque, sous le règne de Louis XIV, Saint-Malo devient le premier port de commerce français, les navires se tiennent au mouillage, à l’abri du « Rocher ». Ils déchargent alors sur à

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Hors-série / Détours en France / www.detoursenfrance.fr

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