Echappées Belles - Un été dans les Alpes

ÉCHAPPÉES BELLES

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va jamais sans un soupçon de gravité. « La montagne fait une quarantaine de morts chaque année dans le secteur, nous apprend-on à l’accueil. Le mont Blanc semble proche et facile, mais beaucoup de personnes mal préparées échouent, notamment à cause du mal des montagnes. » Un prospectus aver- tit : « On ne commence pas sa carrière d’alpiniste par le mont Blanc ! » ROMANTIQUES ET TOURISTES L’appel des cimes, pourtant, n’est jamais retombé depuis le temps glo- rieux d’Horace-Bénédict de Saus- sure et de Jacques Balmat, lesquels sont statufiés au centre du bourg. Saussure, géologue, avait promis une prime à qui atteindrait le premier le sommet du mont Blanc. Le 8 août 1786, Balmat, un cristallier chamo- niard, décrocha la cagnotte avec le docteur Michel Paccard. L’exploit lança Chamonix et sa vallée. Ont accouru d’abord les romantiques, fascinés par les séracs de la Mer de Glace, alors nommés « glacières de Savoye ». Puis les touristes de la Belle Époque venus par la route (grâce à Napoléon III) ou, à partir de 1901, par le chemin de fer. LES SOUVENIRS D’UN ÂGE D’OR Le centre du bourg a conservé de remarquables vestiges de cet âge d’or. Les têtes couronnées des- cendaient à l’hôtel Royal (l’actuel casino), de facturenéoclassique, sur la place Balmat. Presque en face, le café La Terrasse, fantaisie Art nouveau,

La rue du Docteur-Paccard est l’artère principale de Chamonix.

Un pont couvert est jeté au-dessus de l’Arve, en centre-ville.

Devant la Maison de la montagne, les membres de la Compagnie des guides de Chamonix se présentent à leurs clients. Au premier plan, une stèle (1875) rend hommage à Jacques Balmat dit « Mont Blanc » D’autres pépites se cachent à Cha- monix, comme la villa La Tournette (chemin du Folly), à l’étrange toiture pyramidale à trois étages, en forme d’épi. Ou encore la villa Butterfly (montée de la Croix-des-Moussoux), au toit biscornu très modern style. La demeure adopte une forme originale : l’étrave d’un bateau, pour se protéger des avalanches pouvant descendre la Résidence (qui abrite aujourd’hui le Musée alpin), le Savoy (le Folie Douce hôtel) et surtout le Majestic (le Centre des congrès), dont les rondeurs Art nouveau en façade répondent aux stucs, miroirs et bas-reliefs de l’inté- rieur, typiques de la Belle Époque. TOUT EST VERTICAL

voisine avec l’architecture Art déco de la banque Laydernier et du Kursaal (le café La Potinière). Une clientèle huppée et internationale séjournait dans les trois palaces de Chamonix :

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