Echappées Belles - La Côte Atlantique

ÉCHAPPÉES BELLES

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marine. On glisse donc sans effort ou presque parmi des chenaux bor- dés de salicorne. On dérange une spatule blanche, une volée de courlis s’égaie dans le ciel. La faune obser- vée ici (plus de 330 espèces d’oiseaux) nous rappelle que l’ île est située sur l’une des principales voies de migra- tion d’Europe. La réserve naturelle nationale de Lilleau des Niges a été créée en 1980 pour protéger les milieux favorables à la nidification et à l’hivernage des oiseaux. Pagayer dans ce paysage horizontal perdu entre ciel et mer, c’est aussi remar- quer l’empreinte de l’homme. Les marais salants ont été gagnés sur la mer grâce à des digues construites dès le Moyen Âge. Des pierres de lest noires, posées sur les digues, rap- pellent le commerce du sel. Au loin, on reconnaît le clocher pointu blanc de l’église Saint-Étienne d’Ars-en- Ré et sa flèche noire, qui servaient d’amer aux marins naviguant dans les pertuis. Par l’ouverture du Fier, on devine les côtes de Vendée. En face, voici la plage de Trousse-Chemise. Drôle de nom! À l’époque où le chenal était moins profond, il fallait relever sa chemise pour traverser sans se mouiller le gué de Loix tout proche. Canoë salé : 25 €/adulte la sortie, durée 1h30 (route d’Ars - La Passe, 17111 Loix ; 0695085086). 20 H – UN BON DÎ NER À SA I NT-MART I N- DE - RÉ Les bonnes tables ne manquent pas sur le joli port de Saint-Martin. Les Embruns : menu à 32 € (6 rue

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Le tourisme en canoë des mers s’impose pour découvrir l’exceptionnel environnement de l’île, notamment la richesse de la biodiversité qu’abrite la réserve naturelle nationale de Lilleau des Niges, au cœur des marais salants.

Chay-Morin, 17410 Saint-Martin- de-Ré ; 0546664631 ; lesembruns- iledere.com). JOUR 2 10 H – LOIX DANS LES PAS D’ UNE GREETER Foin des visites guidées! Suivons plutôt Danielle Deshays, qui est greeter à Loix. Cette amoureuse de Ré aime faire découvrir bénévolement (c’est le principe des greeters) son île, ou plutôt son « île dans l’île »: Loix. « L’ île de Ré se composait de quatre îles qui ont fini par se rejoindre les unes les autres. L’ île de Loix fut la dernière à se

rattacher au reste de l’ île dans le courant du xix e siècle. Une loye, c’est une terre humide, une île… » Danielle aime faire découvrir les lieux par leur étymolo- gie. « La rue des Aires évoque les aires de battage à l’époque où l’on cultivait des céréales sur les bosses des marais salants. » Au pas du Peulx, on devine d’anciennes écluses à poissons. « Les Rétais n’étaient pas un peuple de pêcheurs, c’étaient des magayants, des paysans de la mer. » Voici une plage secrète où les habitués ont coutume de se baigner à marée haute. Une dune bordée d’oyats, du sable fin, une eau aux couleurs changeantes… « On apprécie une certaine douceur ici, sans tape-à-l’œil », dit Danielle en cueillant une feuille de roquette sauvage. Du côté de l’anse du Grouin, elle nous fait sentir une ombellifère : le maceron, « le poivre sauvage de l’ île de Ré ». Plus loin, c’est le moulin à marée de Loix, et plus loin encore, le pont du Feneau, seul point d’accès terrestre à l’île. Les lieux ne manquent pas, ni les anec- dotes pour évoquer ce petit bout de terre bien à part de l’île de Ré. loix.greeters.fr

Rendez-vous dans la charmante ville portuaire de Saint-Martin-de-Ré, lieu de promenade animé au remarquable patrimoine historique comme en témoignent sa citadelle et ses remparts fortifiés.

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