Detente Jardin

Rencontre

vivaces sont arrivés et ont complété cette espèce de labyrinthe végétal. Et, petit à petit, le champ s’est transformé en jardin. Mais attention : c’est un jardin à vivre, pas question qu’il soit exagéré- ment chronophage ou trop fragile, ce qui deman- derait qu’on y accorde une attention de chaque instant. J’ai installé des végétaux locaux ou en tout cas adaptés au climat local, qui peut être rude en hiver. Ensuite, j’ai décidé d’avoir foi dans la résilience de la nature. On voit pourtant des boules de buis impeccablement taillées et régulièrement entretenues. Ce n’est pas l’œuvre d’une paresseuse… La taille, c’est différent. J’adore ça, c’est un exer- cice dans lequel je m’immerge totalement, je ne pense à rien d’autre, c’est très méditatif et même reposant. Mais c’est aussi ma façon de concrétiser ma vision du jardin. En taillant, on fait ressortir des formes et des couleurs, on met des textures en valeur, on «agrandit» les lieux en ouvrant des espaces où la lumière peut à nouveau pénétrer.

1. Le pourpre noir de l’aéonium ‘Schwarzkopf’ rafraîchit le vert. 2. Le jardin a été conçu pour que l’ancienne ferme se fonde dedans. 3. Pour contrer les attaques de la pyrale, les buis sont surveillés de près. 4. Faciles et fleuris jusqu’à octobre, les zinnias sont idéaux pour vous accompagner à la piscine.

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Vous dites aussi que vous « trichez» plus que vous ne jardinez. Pouvez-vous développer? À partir du moment où je ne me lance pas dans une collection de raretés botaniques, je dois faire ce que les artistes font en général : ils trichent! Je crée différentes zones avec des accès multiples pour donner une impression de fluidité et de nouveauté permanentes. Je choisis des fleurs comme les dahlias ‘Honka’, aux pétales recour- bés : comme ça, même quand ils commencent à faner, on ne voit pas la différence! Ou bien je taille mes alliums pour les repiquer en pots que je déplace dans le jardin, recréant ainsi de nou- velles scènes sans avoir besoin de semer ou de planter. Finalement, être paresseuse, c’est beau- coup de travail!

26 • Détente Jardin - N° 145 septembre/octobre 2020