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la chronique… de Barnabé

Le plantain du jardin vaut bien un légume Avant, j’avais plein de mauvaises herbes dans le jardin et comme je n’en avais pas l’utilité, je ne m’en occupais pas. Erreur! Alors elles s’étendaient, fleurissaient et enfin répandaient leur semence pour l’année suivante. Pour les légumes, c’était le contraire, comme je les récoltais, ils ne se ressemaient jamais tout seuls, ça aussi c’était une erreur.

D epuis que j’ai découvert une utilité pour chaque mauvaise herbe, quand je les vois, cela me rend heu- reux, et je cours les cueillir (liseron pour les lapins, bou- ton d’or pour pailler les cas- sissiers…), du coup elles ne grainent pas et il y en a de moins en moins. À l’opposé, je laisse quelques salades, radis, carottes, oignons, poi- reaux, choux et navets mon- ter en graine comme des mauvaises herbes. Du coup, c’est la surprise. Dans les allées poussent salades et carottes, au milieu de la pelouse, des navets, et il y a des poireaux dans les gro- seilliers. Tout cela grandit sans attention de ma part, et comme ils sont seuls, ce sont des énormes spécimens. Et je me surprends à choyer des mauvaises herbes, un plant de pissenlit ou de séneçon, pour en avoir quelques exemplaires l’an- née suivante.

Notre chroniqueur BARNABÉ CHAILLOT Il cultive l’autonomie alimentaire, la résilience face aux aléas de l’environnement. Comment produire pour manger toute l’année, comment conserver toutes ses récoltes, comment tirer parti de ce que la nature nous offre : ses vidéos nous montrent la façon de faire un séchoir, son chauffe-eau, son poêle, moudre des châtaignes, etc. Retrouvez tous ses tutos sur sa chaîne YouTube Chaillot Barnabé.

© DR

Tout se mange dans le plantain Que ce soit en prairie ou au milieu du jardin, c’est lui, le plantain, qui le premier fleurit. Ses feuilles sont sans tige, mais il compense cela en perchant ses fleurs tout en haut de leurs longues tiges. Qu’il soit lancéolé ( Plantago lanceolata ) avec sa feuille allongée, ou avec une feuille ronde ( Plantago major ), il est le signe que le printemps s’annonce. Depuis que j’élève des lapins pour garantir mon autonomie en fumier, je cueille le plantain pour eux, mais maintenant que j’ai lu que « dans le plantain tout se mange », je le cueille pour moi. Et mes premiers essais, avec des feuilles et des boutons floraux, ont été tout à fait concluants.

Des fleurs de plantain à l’apéro, c’est excellent !

Texte : Barnabé Chaillot Photos : C. Delvaux

68 • Détente Jardin - N° 150 juillet/août 2021

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