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T R O I S Q U E S T I O N S À N I C O L A S S U R L A P I E R R E

Après quatre ans de fermeture, le musée a rouvert ces portes en novembre 2018. Pourquoi tant de travaux? Bien que très riche dans ses collections, le musée était devenu obsolète, triste, sombre. On ne pouvait plus ouvrir certaines salles, car elles n’étaient plus aux normes de sécurité… Modifié à chaque exposition temporaire faute d’espace dédié, le parcours permanent avait perdu de sa cohérence. Au-delà de la mise aux normes, il a été ensuite question d’une restauration complète, d’en faire un vrai musée du xxi e siècle. Aujourd’hui, on retrouve une plus grande lisibilité et cohérence dans la présentation des œuvres, ainsi qu’une plus grande vision de l’architecture du bâtiment du xix e siècle. Surtout, les visiteurs vont redécouvrir une belle lumière naturelle. Le musée retrouve son âme. Les visiteurs découvriront-ils de nouvelles œuvres? Le musée a gagné en superficie et donc plus d’œuvres exposées. Il y a 40 % d’œuvres nouvelles, issues principalement des réserves, et qui n’avaient plus été exposées depuis très longtemps. Un grand travail de restauration sur les œuvres du musée a en effet été effectué. Archéologie, sculpture, peinture, art graphique… le parcours est volontairement très complet et cohérent. Quelle place doit occuper le musée dans la ville? Il est ouvert sur la ville, j’espère qu’il va devenir un lieu central à Besançon et que les habitants vont se l’approprier. Les gens de la région ont la chance d’avoir ici des œuvres dignes des plus grands musées du monde, il faut en être fier, c’est un trésor pour tout le monde, Il faut que l’on s’y sente chez soi. Le musée sera par ailleurs capable d’accueillir, dans des salles dédiées, de grandes expositions temporaires.

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DIRECTEUR DES MUSÉES DU CENTRE ET CONSERVATEUR DU MUSÉE DES BEAUX- ARTS ET D’ARCHÉOLOGIE DE BESANÇON.

que vous les édifiez, mais avec de l’or ! » Le résultat impressionne aujourd’hui encore lorsque l’on arrive dans la ville, dominée par la silhouette de sa puissante et intimidante citadelle – volontairement invisible de loin. PROTÉGÉE DEDANS COMME DEHORS Pour s’en rendre compte, le mieux est, depuis le centre et la cathé- drale Saint-Jean, de crapahuter au sommet de la forteresse, qui domine de plus de 100 mètres tout Besan- çon et offre depuis ses remparts des vues vertigineuses. Vauban a doté la citadelle de nombreux bâtiments : casernements, magasins, arsenal, puits, chapelle Saint-Étienne pour les soldats en garnison. Une véritable ville dans la ville avec ses quelque 11 hectares et ses trois fronts bas-

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tionnés reliés par des murailles à flancs de falaise, équipées de che- mins de ronde et de corps de garde en forme de guérites. L’œuvre de Vau- ban ne se résume pas à sa seule cita- delle. « L’ingénieur, qui a dirigé le siège

de 1674, connaît tous les points faibles de Besançon. Il exploite donc au mieux les caractéristiques de défense naturelle que présente le site et sait s’adapter à la topo- graphie complexe du terrain », explique Émilie Thivet, directrice du patrimoine

Avec l’installation de grandes verrières et la réouverture de baies vitrées, l’architecte Adelfo Scaranello, maître d’œuvre de la rénovation, a fait entrer la lumière dans le Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon. Tout

juste rouvert, il a également été modernisé et aggrandi.

Architecture A. Scaranello © J.C. Sexe/ Ville de Besançon

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