Crédit Agricole Magazine n°172
Tendances
Agriculture Les enseignements du recensement
Baisse du nombre des exploitations mais hausse de leur surface : quel modèle agricole se dégage-t-il de ce constat ? Claude Vivenot. Tout d’abord, nous ne pouvons que déplorer et nous inquiéter de cette baisse de 100000 exploitations en dix ans. Cette diminution de leur nombre, combinée à l’augmentation de leur surface sans oublier le recours accru au salariat (21 % contre 17 % en 2010), montre une évolution du mode d’organisation. Le modèle fondé sur un couple qui travaille sept jours sur sept à la ferme est en voie de disparition. Le conjoint a souvent un emploi à l’extérieur, ce qui nécessite de faire appel au salariat qui, lui-même, a un coût. Il faut donc que la structure atteigne une certaine rentabilité soit par une diversification des productions, soit par une surface plus grande, ce que facilite l’utilisa- tion des nouvelles technologies. David Boutillier. Même si les «grandes exploitations», au sens du recensement, sont indé- niablement plus nombreuses (+ 3,4%), le modèle des petites et moyennes entités avec des capitaux d’origine familiale restemajoritaire. Côté production, des changements s’opèrent. L’agriculteur n’est plus uniquement au service de l’alimentation, il peut aussi devenir un producteur d’énergie renouvelable. Cette diversification, qui peut permettre de garantir la pérennité économique de l’exploitation, est également une contribution de l’agriculteur à la décarbonation, dans laquelle il a, et aura, un rôle de plus en plus important à jouer. La part des exploitations en agriculture biologique et sous autres signes officiels de qualité ou d’origine ont crû sensiblement. De quoi cette diversification est-elle le signe ? C. V. Sanitairement parlant, toutes les formes d’agriculture sont de qualité et nous avons la chance, en France, d’avoir une agriculture attachée à la qualité de ses productions. Le développement de l’agriculture biologique (multipliée par trois en dix ans) répond à la demande de consommateurs acceptant de payer plus cher et d’exploitants soucieux
Selon les résultats provisoires du recensement agricole 2020, on compte en France métropolitaine 389000 exploitations agricoles, soit environ 100000 de moins qu’il y a dix ans. La surface agricole utilisée s’élève à 26,7 millions d’hectares (- 1 % par rapport à 2010). Moins nombreuses, les exploitations s’agrandissent. Elles exploitent en moyenne 69 ha, soit 14 ha de plus qu’en 2010 et 27 de plus qu’en 2000. L’extension des surfaces est plus marquée pour les éleveurs que pour les exploitations spécialisées en production végétale. Claude Vivenot, président du Comité fédéral de l’agriculture et de l’agroalimentaire et de la Caisse régionale de Lorraine, et David Boutillier, responsable de l’agriculture et de l’agroalimentaire à la FNCA, en tirent des enseignements.
L’ESSENTIEL DU RECENSEMENT AGRICOLE 2020
FRANCE MÉTROPOLITAINE
69 HECTARES DE SURFACE MOYENNE EN 2020
389 000 EXPLOITATIONS
EN 2020 ↘ 21 % par rapport à 2010
C’est 14 hectares de plus qu’en 2010
EN 2020, LES EXPLOITATIONS SPÉCIALISÉES EN GRANDES CULTURES SONT LES PLUS NOMBREUSES
DANS LES EXPLOITATIONS :
759000 496000
PERSONNES OCCUPENT UN EMPLOI PERMANENT D’ENTRE ELLES SONT CHEFS ET COEXPLOITANTS DONT :
26 % SONT DES FEMMES
25 % ONT 60 ANS OU PLUS
Source : Agreste - Recensements agricoles (résultats 2020 provisoires)
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