= de PEP's n°36

se faire plaisir 18

Rencontre avec… Philippe Candeloro

Il patine depuis plus de quarante ans et, s’il a quitté la compétition, il reste présent sur la glace, toujours d’attaque les patins aux pieds. Philippe Candeloro est la star du nouveau spectacle d’ Holiday on Ice, Supernova 1 . Rencontre avec un artiste au parler franc qui entame sa dernière tournée. Propos recueillis par Marie-Christine Luton «Àchaque fois, j’y vais à fond »

vaillait ou patinait 8 heures par jour. Donc, en patinant autant, tout ce que je mangeais était brûlé. Maintenant, je fais un peu plus attention. J’ai la chance d’avoir quatre femmes 2 à la maison qui surveillent l’alimentation. Jeme suismis au diapason, je ne peux pas me permettre d’avoir 3 kilos de trop. Pour envoyer un saut périlleux arrière, comme la musculature n’a plus sa fraîcheur ni sa jeunesse d’an- tan, il faut faire gaffe ! Vous évoquez vos lles. Quel genre de père êtes-vous? Un père assez relax, car la maman, sans être stricte, veille au grain. En fait, nos filles sont polies, bien éduquées, on n’a pas besoin de hausser la voix. Non, elles ont toutes essayé mais aucune n’a adhéré. Par contre, celle du milieu est danseuse. Elle est à l’Opéra de Paris depuis cinq ans, elle prépare le concours pour entrer dans le corps de ballet. Elle est très proche de la car- rière de sa mère, qui était danseuse. En utilisant le temps que j’ai de libre. Je ne suis pas hyperactif, mais j’aime bien faire 40 000 trucs dans la jour- née pour aller me coucher content. Donc, bricoler peut être un moment de détente. Faire 150 kilomètres en scooter dans Paris, aussi. Après, j’aime bien rester dans mon canapé. Et comment aimez-vous décompresser ? Suivent-elles vos traces sur la glace?

Comment vous préparez-vous à un show comme celui d’ Holiday on Ice ? Comme chaque année, au mois de décembre, je travaille avecma troupe. Nous donnons des représentations, donc je suis légèrement affûté. Je ne m’entraîne pas tous les jours, mais très régulièrement. Mon corps est préparé. Après, mentalement, 84 dates, c’est assez lourd, surtout lorsque l’on donne trois shows dans la journée. Je n’ai que deux passages par spectacle, plus le final. Mais, à chaque fois, j’y vais à fond. Il y a 3000 specta- teurs, alors, si je le fais en demi-teinte, ce n’est pas bon. C’est aussi la raison pour laquelle c’est ma dernière tour- née avec Holiday on Ice, après vingt ans de collaboration. J’ai deux numéros à assurer. Je ne viens pas juste en guest star. J’ai toujours considéré que le succès d’un spectacle se gagne avec l’ensemble de la troupe et avec le public. Pour le deuxième numéro, j’ai voulu faire une création. L’idée est de remon- ter le temps, puisque nous sommes dans l’espace. Je raconte non pasmes souvenirs mais nos souvenirs, parta- gés avec le public. C’est important pour vous, le public? Oui, je l’associe à ma réussite, à ma longévité. Si le public n’avait pas adhéré à toutes les bêtises que j’ai pu faire sur la glace, je ne serais pas ce que je suis aujourd’hui. Comment cela se passe-t-il concrètement ?

Avez-vous encore le trac avant de vous lancer sur la glace?

J’ai une certaine expérience de la ges- tion du trac, mais, maintenant, le trac peut venir au niveau technique, quand je me lance sur un triple saut ou un double axel. Comme mon corps ne répond plus de lamêmemanière, il y a une espèce de peur de rater ou de se faire mal. C’est un signal d’alarme, je me dis que ça commence à être la fin. J’ai eu une carrière tellement excep- tionnelle à mon goût, que je préfère arrêter quand cela va encore bien. Je peux vous dire que si je pouvais patiner encore à un bon niveau pen- dant vingt ans, je le ferais. Donc vous annoncez que vous raccrocherez les patins en 2022, l’année de vos 50 ans? Oui, pour moi, ce sera le point final. Après, je suis dans l’expectative, j’ai des projets, proposer pour mes 50 ans un show de télévision autour du patinage, mais si la télévision ne me suit pas, je ne vais pas m’entêter. Ce n’était déjà pas le cas lorsque j’étais sportif de haut niveau, ce n’est pas à 48 ans que je vais commen- cer à me restreindre. Je suis toujours parti du principe que manger était le seul moment de plaisir qu’on pouvait avoir dans la journée quand on tra- Suivez-vous une hygiène de vie particulière? Cela ne doit pas être évident à prendre comme décision…

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