= de PEP's n°36

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Brest est le premier portmilitaire de l’Atlantique. Une vocation encouragée par Louis XIV et Vauban en leur temps : la situation stratégique de la cité permettait à la otte du Ponant d’intervenir aussi bien enAtlantique qu’enManche.

PAULBLOAS, PEINTREBRESTOIS AUXINSPIRATIONSDUMONDE

vitrine, c’est un centre de culture scienti que, technique et in - dustriel. Dans les coulisses de ce réservoir marin, où vivent un millier d’espècesanimalesvenuesdumondeentier, secachent des laboratoires qui participent à unemeilleure connaissance dumilieumarin. « Un des avantages que nous avons ici, c’est la proximité d’une eau demer de bonne qualité » , explique Domi - niqueBarthélemy, conservateur adjoint enchargedumilieuvi - vant. «Nouspompons240m 3 d’eaude la radepar heure; nous renouvelons ainsi entre 1 et 10% de l’eau des aquariums toutes les heures. Cela se ressent sur le bien-être des animaux; et les chercheurs peuvent venir étudier les espèces dans des condi- tions très proches de celles de leur milieu naturel. » Ville d’explorateurs À deux pas d’Océanopolis et du port de plaisance duMou- lin Blanc, le long de la rivière du Dourguen séparant Brest de Guipavas, se trouveunautre lieuhorsducommun, lepoumon vert des Brestois : le vallonduStang-Alar. Cet espace, creusé par la rivière et par une ancienne carrière, abrite le prestigieux Conservatoire botanique. Le climat doux et humide de la région permet à plus de 4000 espèces végétales d’y pros - pérer, dont 2000menacéesdedisparition. Le jardinest divisé en zones géographiques, d’abord la Bretagne puis la Chine, l’Australie, les palmiers et bambous… Qu’est-ce qui a bien pu fairedeBrest cettevilled’explorateurs, ouvertesur lemonde? Une promenade sur le GR34, entre les pointes du Portzic et du Petit Minou, à vingt minutes en voiture du quartier de Recouvrance, et la réponse nous apparaît. Perchés au bord dumonde, au-dessus de l’Océan, comment ne pas rêver, en regardant lesbateaux faire capà l’ouest, aux rivages lointains qui se cachent derrière la ligne d’horizon?

Avecleurpetitetêteetleursgrandesmains,lespersonnages dePaulBloas ontunedégainereconnaissableentretoutes.Sesœuvres sontfameusesauprèsdesBrestois,dontellesinvestissentlepaysage urbain depuis les années 1980. Nous rencontrons l’artiste «moitié brestois, moitiémalgache » dans son atelier de l’est de la ville. Nous avonsde lachancede le trouver là : il vit plusieursmoispar anà l’étran- ger.Barcelone,Beyrouth,Bilbao…Cetélanvoyageur,illejusti eparson histoire familiale et un père ouvrier à l’arsenal deBrest, parti travailler près de dix années àMadagascar. « Brest est une ville extrêmement ouverte sur lemonde, à tel point qu’elle vous pousse vers l’extérieur! » Très proche du milieu portuaire local, il s’y sent dans son élément. Comme leursmodèles, lespersonnages dePaul Bloas sont très phy - siques. « Les gens voient surtout le côté torturé demon travail. Moi, j’ai plusl’impressiondemagni erlesgens. » Sonœuvrelaplusconnue, Le Lamaneur , est imprimée sur une bâche de 140m 2 , accrochée aubâti- ment duGrandLarge, dans leport de commerce.

CLIO BAYLE / DÉTOURS EN FRANCE - HERVÉ RONNÉ (2) - CARTE : MICHEL SINIER / DÉTOURS EN FRANCE

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